Comme j’ai pu le développer ici même la semaine dernière, nous voyons dans le contrat de génération, nous, écologistes, comme nous tous ici, je le suppose, l’occasion d’une réconciliation intergénérationnelle au sein de l’entreprise, l’occasion d’une intégration des jeunes adultes via des emplois stables, l’occasion d’une réelle reconnaissance des seniors dans l’entreprise, en somme, et vous l’avez dit, monsieur le ministre, vous avez même insisté sur ce point, une réconciliation générationnelle dans la société, dès lors que chacune et chacun en est reconnu comme partie prenante, à part entière.
Au sein de l’entreprise, d’abord, le contrat de génération instaure un dialogue. Il rassemble direction et représentants du personnel autour d’un projet commun, celui de la pérennité de l’entreprise, par la mise en valeur des savoirs personnels et des savoirs collectifs de l’ensemble de ses employés.
Valorisant les acquis de l’expérience autant que les nouvelles compétences apportées par les plus jeunes, point sur lequel vous avez également insisté, madame la rapporteur, monsieur le ministre, le contrat de génération favorise la transmission, la continuité et, ce qui est également important, l’innovation.
Pour les plus jeunes, le contrat de génération est, non un contrat aidé, mais un dispositif favorisant leur insertion dans l’entreprise avec un statut et des droits similaires à ceux de leurs nouveaux collègues. C’est donc un contrat à durée indéterminée, ce CDI si difficile à obtenir de nos jours. Je rappelle les chiffres que nous avons cités la semaine dernière : c’est à vingt-huit ans, en moyenne, que l’on décroche, pour les plus jeunes, un CDI, ce contrat qui est pourtant le sésame ouvrant le passage à la vie d’adulte. Il est, en effet, la seule clé permettant d’accéder à un logement, à une offre de crédit, bref, à tout ce qui fait l’indépendance.
On a parlé de temps partiel, mais, je veux le rappeler, le contrat de génération est un contrat à temps complet ou à temps partiel, mais un temps partiel choisi – choisi ! – avec un minimum de 80 %. Pas de morcellement de l’activité, pas d’obligation de cumuler les emplois pour pouvoir vivre – ou plutôt survivre ! – pas d’interrogation latente sur ce que l’on fera dans six mois : c’est un contrat à durée indéterminée d’a minima 80 %.
Le contrat de génération, c’est enfin un accès immédiat au plan de formation de l’entreprise, à l’instar des autres salariés, mais avec l’accent mis sur le transfert des compétences par ses pairs, qui sont ses collègues les plus anciens dans la structure.
Il a beaucoup été question, s’agissant de l’embauche de ces jeunes, d’un effet d’aubaine pour les entreprises, un effet d’aubaine trop souvent observé pour les contrats aidés.
Mais ici, nous ne sommes pas dans un contrat aidé circonscrit dans le temps. Nous parlons d’embauche en CDI : le contrat signé par le jeune recruté ne s’achève pas avec l’aide.
D’ailleurs, l’aide doit davantage être considérée, vous l’avez dit la semaine dernière, monsieur le ministre, comme une incitation. Nous en avons parlé, si effet d’aubaine il y a, ce serait plutôt un effet d’aubaine positif !
En effet, le soutien financier apporté aux plus petites entreprises peut être pour celles-ci le coup de pouce bienvenu leur permettant de transformer, dès l’embauche, un projet de CDD en CDI. Ainsi, cette aide financière sécurise le recrutement pour les trois années à venir, l’aide étant renouvelée annuellement pendant cette période.
Le contrat de génération, c’est aussi la reconnaissance de la place des seniors dans l’entreprise. Ce n’est pas rien, quand on sait qu’au-delà des beaux discours les seniors sont généralement ceux dont on se sépare facilement, en considérant qu’ils coûtent trop cher et qu’ils sont rétifs au changement. De surcroît, les seniors, ce sont ceux que l’on ne recrute pas. Les clichés ont la vie dure, on préfère les âges intermédiaires.
Pourtant, nous l’avons dit, les seniors ont un rôle essentiel à jouer dans la transmission des savoirs, des savoirs pratiques aux savoirs être, en passant par les savoirs de l’entreprise.
(Exclamations sur les travées du groupe socialiste.) Un seul regret, pas plus, madame la rapporteur, monsieur le ministre !