Intervention de Bruno Lechevin

Commission du développement durable, des infrastructures, de l'équipement et de l'aménagement du territoire — Réunion du 26 février 2013 : 1ère réunion
Audition de M. Bruno Lechevin candidat désigné aux fonctions de président du conseil d'administration de l'agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie ademe

Bruno Lechevin :

Je comprends votre insatisfaction. J'ai la modestie de penser qu'à ce stade, je dois d'abord découvrir l'Ademe de l'intérieur, suivre l'évolution de ses compétences et comprendre les relations qu'entretiennent le niveau national et l'échelon régional. L'écoute : ce sera la première de mes actions si je suis nommé à la tête de l'agence, notamment en sortant des bureaux parisiens. J'irai sur le terrain, dans les délégations régionales, au sein des Espaces Info Energie, tous lieux fondamentaux pour la politique énergétique de demain.

Je ne suis pas capable de vous fournir une vision du futur de l'Ademe. Je peux à tout le moins vous dire que je m'inscrirai dans la continuité de mes prédécesseurs, et poursuivrai le travail qu'ils ont engagé.

L'arrivée dans une organisation est d'abord une occasion de questionner, de réfléchir, afin d'améliorer le service rendu à la nation et aux collectivités locales. Ces dernières ont d'ailleurs acquis davantage de compétences en matière environnementale, et leur demande à l'égard de l'Ademe évolue. Je ne sais pas vous dire quelles seront mes priorités immédiates. Peut-être faudra-t-il que l'agence soit encore plus au service des collectivités et des particuliers ; peut-être faudra-t-il la recentrer sur certains métiers. Elle est un outil essentiel de la politique de transition énergétique. J'entends m'interroger sur l'organisation de l'agence. Au-delà de l'ingénierie économique, il y a l'ingénierie sociale, tout aussi importante. Si tout le monde s'implique, il est parfois possible de faire mieux avec moins. C'est le défi de l'avenir ! L'Ademe seule ne changera pas les comportements. Pourtant, comme l'a confirmé un récent rapport du Conseil d'analyse stratégique, des gains d'efficacité énergétique sont encore possibles. Et toute la société ne s'en portera que mieux ! L'Ademe s'efforcera donc de stimuler cette évolution, en se rapprochant encore des acteurs locaux. Nous avons aujourd'hui une chance extraordinaire : l'Ademe est en terrain connu, les collectivités ont progressé et prennent leur destin en charge. A nous de faire que l'agence soit plus opérationnelle pour les accompagner.

Comme tout opérateur public, l'Ademe devra faire mieux avec un budget contraint. J'en discuterai avec les représentants des salariés. Si nous sommes soumis aux impératifs budgétaires actuels, n'oublions pas non plus que la politique de sobriété énergétique et de rénovation de l'habitat est un élément important de relance de l'économie, par la création de filières et d'emplois non délocalisables. Il faut développer l'apprentissage car on ne s'improvise pas ambassadeur de l'efficacité énergétique. Si le programme « Habiter mieux » n'est pas à la hauteur des attentes, ce n'est pas faute de financement puisque l'argent disponible n'est pas dépensé ! Alors qu'il faudrait démultiplier les efforts pour atteindre l'objectif de 500 000 logements rénovés, seuls 20 000 d'entre eux ont bénéficié du plan. Pourtant, la précarité énergétique est une question urgente. Il faut que les citoyens, en particulier les plus vulnérables, soient en mesure de consommer mieux, et moins, une énergie qui deviendra de plus en plus chère.

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