Je suis directement concerné par la question car les rhums Damoiseau représentent 2,5 % du contingent : nous sommes donc un « gros petit » si je puis dire. Il faut être honnête, sans l'aide fiscale et les aides européennes, nous n'existerions pas. Il y a donc unanimité de l'interprofession pour soutenir le système. Il a fait ses preuves et a permis à beaucoup de distilleries de se développer. Elles sont nombreuses à connaître des difficultés aujourd'hui, mais sans aide, beaucoup auraient dû fermer leurs portes.
S'agissant de l'entente des producteurs au niveau national, elle me semble impossible. Le groupe Pernod-Ricard détient le rhum Havana Club, produit à Cuba ; ils ont un bar dédié à cette marque dans le quartier de bastille, le « Barrio latino ». Leurs coûts de production sont bien inférieurs et c'est aussi pour ça que nous avons besoin de cette protection.
Car la sensibilité au prix est forte : quand le droit d'accise a augmenté pour les autres alcools, nos ventes ont augmenté de 30 %. On considère qu'au-delà de 17 euros le litre à 50 degrés, il n'y a plus d'acheteurs. Sans aide fiscale, quelques gros producteurs auraient la force marketing pour résister, mais les rhums des pays tiers prendraient le dessus.
Je vous encourage à rencontrer les producteurs des petites distilleries, vous verrez qu'ils sont conscients de l'importance du dispositif.