Sur nos créneaux, nous défendons une qualité, un patrimoine. Difficile pour nous d'être présents sur le segment du rhum à 37,5 degrés, quand le cahier des charges de l'AOC nous impose un minimum de 40. Nous nous retrouverions en concurrence frontale avec les rhums des pays émergeants, dont les coûts sont dix fois inférieurs aux nôtres.
Notre seule possibilité de survie, c'est la niche de la qualité, au plan local, national et international. Nous sommes une goutte d'eau dans l'océan des rhums. Les micro-niches au plan international absorberont toute la production des DOM. C'est ce même raisonnement qui a conduit les rhumiers de Martinique, Jean-Pierre Bourdillon, mon père et d'autres, à demander l'AOC, qu'ils ont obtenue au bout de 22 ans. Il s'agissait de protéger un savoir-faire, un lien au terroir, un produit dont ils étaient amoureux... et leur île !