Intervention de Jacques Berthou

Réunion du 28 mars 2013 à 9h00
Journée nationale de la résistance — Article 1er

Photo de Jacques BerthouJacques Berthou :

… parce que la force de la Résistance dépasse nos divergences et nos différences, nous avons tous, à l’égard de ceux qui nous succèdent, un devoir de mémoire à poursuivre, pour que la vigueur des témoignages de cette époque ne s’évanouisse jamais.

Mais cette période illustre également formidablement le fait que, dans les moments les plus terribles de l’histoire de notre pays, il y a toujours eu des Français pour s’opposer, au péril de leur vie, à la soumission et à la confiscation de la liberté de penser et d’agir.

Là est, selon moi, le sens de cette proposition de loi. Par ailleurs, il faut constamment le dire, le Conseil national de la Résistance a forgé la France de l’après-guerre. Le Gouvernement provisoire de la République Française, emmené par le général de Gaulle, a appliqué à la lettre certaines recommandations du programme politique du CNR, en actant, notamment, la création de la sécurité sociale, à laquelle les Français sont si attachés, et, dans le même esprit, le vote des femmes.

Quelques jours après la disparition de Stéphane Hessel, à l’heure où les derniers résistants s’éteignent les uns après les autres par la simple mécanique du temps, je crois qu’il n’y avait pas de meilleure initiative pour saluer leur mémoire.

Cette proposition de loi traduit un objectif : faciliter la transmission des témoignages, raconter, encore et encore, à ceux qui n’ont pas connu cette période que les difficultés, les humiliations et les blessures que les Français vécurent à l’époque furent le creuset d’une prise de conscience et d’une réaction d’une partie de la population qui refusait l’asservissement. Pour que personne n’oublie jamais. Parce qu’il n’était pas naturel de résister. C’était un acte courageux, et parfois déraisonné. Comme l’écrivait récemment Stéphane Hessel : « Créer, c’est résister. Résister, c’est créer. »

À la mémoire des résistants et à l’adresse des générations futures, il est de notre devoir d’adopter la proposition de loi de M. Jean-Jacques Mirassou. §

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