Je voudrais féliciter M. le rapporteur, qui a déployé beaucoup d’efforts pour que in fine l’article 3 soit en pleine adéquation avec les facultés du corps enseignant.
Par ailleurs, mes chers collègues, ce matin, à l’occasion des différentes interventions qui, toutes, étaient empreintes de conviction, de ferveur et de talent, démonstration a été faite que notre assemblée, conformément à sa tradition et à son savoir-faire, a su être à la hauteur des enjeux sur un sujet parfaitement emblématique de ce qu’elle représente.
Néanmoins, ne surévaluons pas la dimension de la proposition de loi que nous examinons. Ce texte aura cependant eu le mérite d’éveiller les consciences. De par notre action, nous permettons à l’engagement que nous prenons collectivement d’être relayé auprès du plus grand nombre de nos compatriotes.
Lorsque j’évoque ce sujet dans mon département de la Haute-Garonne, j’ai coutume de parler de deux personnages, dont les trajectoires furent différentes.
Je veux bien sûr évoquer Jean Moulin, prototype, au sens le plus noble du terme, de ce que peut fabriquer la République. Dès l’instant où il fut préfet, il avait déjà manifesté sa résistance à l’occupant. On a longuement rappelé quel fut ensuite son cheminement jusqu’au triste épisode de Caluire.
Je compare toujours sa trajectoire à celle de Marcel Langer, juif apatride polonais, qui, après avoir participé à la guerre d’Espagne, au titre des brigades internationales, a animé, en Haute-Garonne, la 35e brigade FTP-MOI Marcel-Langer. Lui aussi est mort dans des conditions dramatiques, le 23 juillet 1943, alors que Jean Moulin, torturé à mort, a péri le 8 juillet de la même année.
Ces deux personnages, qui, a priori, n’étaient pas prédestinés à se rencontrer, se sont croisés, par destin interposé, sous l’égide de leur défense de l’idéal républicain.
Marcel Langer est mort guillotiné comme un détenu de droit commun à la prison Saint-Michel de Toulouse. Et quels furent ses derniers mots ? « Vive la République ! ».
Jean Moulin et Marcel Langer, tous deux sont, en quelque sorte, associés à notre préoccupation de ce matin à travers l’examen de cette proposition de loi, au-delà de l’aspect mémoriel et de l’hommage que nous devons rendre à toutes celles et tous ceux qui ont résisté, à savoir engager ce formidable élan pédagogique que nous souhaitons, afin que, à partir de l’acte fondateur que j’évoquais tout à l’heure, la création du Conseil national de la Résistance, nous puissions collectivement faire vivre et progresser cette République moderne que nous appelons toutes et tous de nos vœux.
Le 27 mai sera, je l’espère, une pierre blanche dans l’éventail des dates mémorielles de notre pays et contribuera, j’en suis sûr, à assurer ce que j’évoquais tout à l’heure.
Je conclurai, mes chers collègues, en vous remerciant toutes et tous de la qualité et de la sincérité de votre engagement, qui témoigne de l’attachement qui est le nôtre, faut-il le préciser, à la République et à ses valeurs. §