C’est au milieu de l’hiver, au moment où chacun est très légitimement le plus sensible à la détresse des personnes sans domicile fixe, que l’Europe annonce la baisse de ses crédits d’aide alimentaire.
Alors que beaucoup de parents ne connaissent l’Europe qu’à travers le programme Erasmus, qui permet à leurs enfants de poursuivre des études à l’étranger, ce sont ses crédits que l’on annonce en diminution.
C’est au lendemain du scandale de la viande de cheval que l’Europe autorise à nouveau les farines animales.
Durant toute la crise financière, à la base de toutes les politiques, le maître-mot a été la confiance : confiance entre les États, par une surveillance mutuelle renforcée ; confiance entre les banques, en raison de leurs emprunts toxiques ; confiance entre les banques et leurs déposants… Et voilà que l’affaire chypriote vient ébranler cette confiance dans l’Europe entière !
Au moment où la plupart des chefs d’État doivent juguler d’énormes dettes au niveau national, et alors que la relance indispensable aurait pu se faire au niveau de l’Europe, qui, elle, n’est pas endettée, les chefs d’État, faute de ressources propres au budget européen, choisissent de réduire ce dernier à 1 % à peine du revenu brut européen pour les sept prochaines années.
Les institutions européennes ont-elles décidé de faire le jeu du populisme, du nationalisme et du séparatisme ?
Madame la ministre, de tels faits ne doivent-ils pas inciter la France à proposer, dès après les élections au Parlement européen de l’année prochaine, une nouvelle réforme institutionnelle redessinant, avec ceux qui le veulent, un vrai projet à long terme pour l’Europe, et instaurant, notamment, un pouvoir plus intégré ?