Intervention de Christiane Demontès

Réunion du 17 avril 2013 à 14h30
Sécurisation de l'emploi — Discussion générale

Photo de Christiane DemontèsChristiane Demontès :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, vous le savez, la crise économique que nous traversons est très grave, avec pour conséquence la destruction d’emplois et, en corollaire, la hausse du chômage.

Nos concitoyens vivent des situations difficiles, parfois dramatiques. Souvenons-nous qu’en termes d’emploi le bilan de la précédente mandature s’établit autour du million supplémentaire de chômeurs…

L’année dernière, les effectifs de l’emploi salarié marchand se sont réduits de 16, 2 %, pour passer sous la barre des 16 millions. Ce sont 34 200 postes qui ont été supprimés dans le secteur manufacturier, dont 29 400 dans l’industrie.

Le premier trimestre de 2013 n’a malheureusement pas vu s’inverser la tendance. Le nombre de chômeurs a progressé pour le vingt-deuxième mois consécutif. Nous comptons 62 300 chômeurs supplémentaires en janvier et février pour la catégorie A, laquelle regroupe les personnes qui n’occupent aucun emploi. Le taux de chômage atteint donc 10, 6 %, ce qui représente 3, 7 millions de demandeurs d’emploi. Si nous y intégrons les catégories B et C, c’est près d’un actif sur six qui est concerné par la demande d’emploi.

Dans le même temps, la part des chômeurs « de longue durée » a progressé de 14, 7 % et ceux-ci représentent près de 40 % de l’ensemble des demandeurs d’emploi.

Cette dégradation de l’emploi affecte prioritairement les jeunes de moins de 26 ans, dont le taux de chômage atteint en moyenne 26, 4 % ; il est même du double dans certains de nos territoires. Ce sont donc près de 800 000 jeunes qui sont actuellement à la recherche d’un emploi !

Face à cette situation, qui peut être dramatique, le Président de la République et le gouvernement de Jean-Marc Ayrault ont décidé d’agir avec détermination et cohérence, en mettant en place une stratégie de redressement indispensable à notre pays et à nos concitoyens.

Le Gouvernement, dès le mois de juin 2012, s’est emparé spécifiquement de la question prioritaire de l’emploi. Il l’a fait d’abord avec les emplois d’avenir, créés par la loi du 26 octobre 2012, à destination des jeunes privés d’emploi peu ou pas qualifiés.

Rappelons que ce dispositif s’articule autour de trois idées fortes : une action orientée prioritairement vers les jeunes sans diplôme ou peu diplômés ; une logique de parcours, de formation et un accompagnement renforcé ; un engagement financier de l’État important, correspondant à la programmation de 150 000 emplois d’avenir à l’horizon 2014, dont 100 000 d’ici à la fin 2013.

Il l’a fait aussi avec les contrats de génération, dispositif qui est la traduction d’un accord national interprofessionnel signé le 19 octobre 2012 par l’ensemble des partenaires sociaux, qui déclaraient : « Le contrat de génération répond au triple objectif d’améliorer l’accès des jeunes à un emploi en contrat à durée indéterminée, de maintenir l’emploi des seniors salariés et d’assurer la transmission des savoirs, des compétences et de l’expérience. »

Traduit dans la loi du 1er mars 2013 portant création du contrat de génération, ce dispositif devrait permettre à terme la conclusion de 500 000 contrats de génération.

Cette stratégie s’appuie sur un triple impératif de cohérence, de complémentarité et d’efficience, mais aussi sur une méthode. Celle-ci tourne résolument le dos à celle du précédent gouvernement, aux déclarations sans lendemain, aux promesses non tenues et à la précipitation législative que guidait je ne sais quel impératif médiatique ou électoraliste du moment. §

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion