Intervention de Roland du Luart

Commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la nation — Réunion du 23 avril 2013 : 1ère réunion
Projet de programme de stabilité — Communication

Photo de Roland du LuartRoland du Luart :

La crédibilité du Gouvernement et du Parlement passe par des signaux forts, telle qu'une baisse réelle des dépenses publiques. Or je ne la vois pas se dessiner si je m'en tiens au présent programme de stabilité. Ainsi, la stabilisation de la dépense publique y est assimilée à tort à une réduction de cette dernière. La baisse des dépenses n'est donc pas réaliste, compte-tenu des options politiques retenues. Je demande au rapporteur général qu'il nous fournisse un document récapitulant l'ensemble des dépenses engagées depuis l'arrivée au pouvoir du Gouvernement de M. Jean-Marc Ayrault, qui dégradent le solde. Je relève par exemple que le jour de carence a été supprimé dans la fonction publique et, bien que le coût de cette mesure ne soit pas considérable, il s'agit d'un message délétère adressé à l'opinion publique. Il aurait mieux valu aligner le régime public sur celui de la sphère privée, à savoir trois jours de carence. Comme me l'a récemment indiqué un professeur de médecine se disant « de gauche », l'absentéisme revient chez les aides-soignants de son hôpital, ce qui alourdit la charge de travail des infirmières. Les signaux adressés vont dans le mauvais sens, il n'y a plus de confiance. Aussi des chefs d'entreprise m'informent-ils que leurs carnets de commandes se vident et qu'ils n'ont pas de visibilité au-delà de trois semaines. Notre discussion au sein de la commission aujourd'hui montre que le Haut Conseil des finances publiques coûte de l'argent, mais aussi qu'il ne sert pas à grand-chose. Les membres de la commission des finances devraient avoir le courage de demander la suppression de nombreuses structures du même type dont l'utilité n'est pas démontrée. Notre pays a besoin d'un homme à poigne et d'un Gouvernement restreint, avec par exemple quinze ministres au lieu de quarante. Ces signaux sont nécessaires, il en va de l'avenir de notre économie.

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