Le fait que les précédents programmes de stabilité n'aient jamais atteint le retour à l'équilibre qu'ils envisageaient nous invite à la modestie et peut faire craindre que le même manque de réalisme se révèle demain. Je souligne que le choix de parler d'« hypothèses de croissance raisonnablement crédibles » constitue un aveu sémantique : soit les hypothèses sont crédibles, soit elles sont raisonnables, mais l'expression retenue révèle un doute certain. Par ailleurs, comparer la croissance de la dépense publique entre les périodes 2007-2012 et 2012-2017, respectivement de 1,7 % et 0,5 %, n'a pas grand sens puisque cela revient à comparer l'exécution avec de simples prévisions. Il faut donc faire preuve de plus de prudence. En ce qui concerne l'effort de réduction des dépenses de l'Etat envisagé, soit 7,5 milliards d'euros, je souligne que la plus grande partie correspond à une simple stabilisation et non à une baisse réelle. Enfin, la conclusion du rapporteur général selon laquelle la balle est dans le camp des institutions européenne reflète un manque de volontarisme. La France semble dire « monsieur le bourreau, encore cinq minutes » !