L'Etat prend moins de gants avec les militaires qu'avec les fonctionnaires civils. Sous l'ancien gouvernement, on a réformé leur statut en quatre coups de cuillère à pot, et l'actuel Gouvernement s'apprête, je suppose, à en faire autant dans la nouvelle loi de programmation militaire. Sur ce sujet, personne ne discute. Et les passerelles pour les militaires vers les administrations civiles de l'Etat sont à peu près aussi larges que celle d'un porte-avion...
En tant qu'élus locaux, n'oublions pas les excès dont nos parfaites collectivités territoriales sont capables. Dans les plus modernes, le nombre de fonctionnaires s'est accru bien au-delà des besoins. L'Etat est aujourd'hui dans l'embarras : pour régulariser ces excès, il faudrait qu'il commence par donner l'exemple. Dans le secteur public, un nombre excessif d'agents ne donne lieu à aucun licenciement : on creuse le déficit, on s'endette, et on lève l'impôt. Le secteur privé n'a pas ces moyens : pour ne pas disparaître, l'entreprise licencie. Cette inégalité est une des plus cruelles qui soit sur le marché de l'emploi.