Intervention de Jean-Noël Cardoux

Réunion du 14 mai 2013 à 14h30
Sécurisation de l'emploi — Adoption des conclusions d'une commission mixte paritaire

Photo de Jean-Noël CardouxJean-Noël Cardoux :

Monsieur le président, mes chers collègues, je ne partage pas le satisfecit exprimé par les intervenants précédents, que j’ai écoutés avec attention.

Je commencerai par évoquer les problèmes de forme.

Je rappellerai d’abord que le débat a duré quarante heures au Sénat, soixante heures à l'Assemblée nationale et trois heures en commission mixte paritaire, soit un peu plus de cent heures au total, tout cela pour aboutir – et je pèse mes mots – à un fiasco de procédure, qui s’explique par trois raisons.

Premièrement, vous nous avez répété à l’envi, monsieur le ministre, que le texte du projet de loi respectait parfaitement celui de l’ANI, alors qu’une simple lecture comparative suffit à démontrer le contraire. L’opération de retranscription de l’accord s’est traduite par une dénaturation de certains de ses éléments.

Deuxièmement, malgré la main que le groupe UMP a tendue au Gouvernement, car nous nous étions inscrits dans une démarche positive, vous êtes resté campé sur vos positions, sans en varier d’un iota.

Troisièmement, vous avez été incapable de maîtriser l’opposition frontale de la gauche de la gauche. Nous avons vécu, durant le débat, des séances assez tendues, et cette opposition non contrôlée a fini par se traduire dans la rue, avec les manifestations du 5 mai dernier.

Le Gouvernement s’est trouvé ainsi empêtré dans ses contradictions et, pour vous sortir de cette situation, monsieur le ministre, vous avez eu une réaction que je qualifierai d’autoritaire en imposant le vote bloqué prévu à l’article 44, alinéa 3, de la Constitution. Je suis, pour ma part, un jeune sénateur, mais les plus anciens d’entre nous m’ont expliqué que l’emploi de cette procédure était rarissime au Sénat.

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