Intervention de Hélène Valade

Commission du développement durable, des infrastructures, de l'équipement et de l'aménagement du territoire — Réunion du 29 mai 2013 : 1ère réunion
Audition de Mme Hélène Valade présidente du collège des directeurs du développement durable c3d

Hélène Valade, présidente du Collège des Directeurs du Développement Durable (C3D) :

Le C3D est une association loi 1901 créée en 2007, qui rassemble une centaine de directeurs du développement durable. Notre notoriété n'est pas immense, mais notre volonté et notre enthousiasme le sont. Nous portons nos réflexions dans le débat public, et faisons progresser l'action des directeurs du développement durable dans les entreprises. Merci d'avoir soulevé la question de l'ouverture du C3D aux directeurs du développement durable des collectivités locales. Nos statuts la prévoient, et nous avons des problèmes communs, notamment celui de la transversalité : le développement durable se heurte dans les collectivités à des logiques de silo, et dans les entreprises à des organisations saucissonnées. Nous avons embauché un stagiaire pour prospecter le secteur. La difficulté rencontrée est qu'un directeur territorial ne peut travailler avec nous sans l'aval du maire. Mais nous sommes demandeurs : le dialogue entre collectivités locales et entreprises est capital ! En juin dernier, nous avons entendu à Rio des exposés impressionnants sur l'action de collectivités territoriales : ce sont des acteurs méconnus du changement en ce domaine.

L'enjeu, en matière de politiques sociales à l'intérieur de l'entreprise, est de créer la transversalité entre directions : ressources humaines, développement durable... Le principal levier est l'article 225, qui demande la publication d'informations sur les thématiques de RSE, nécessitant le travail en commun. Si une entreprise ne facilite pas l'accès des personnes en difficulté à l'emploi, cela finit par nuire à son image. Les formations qualifiantes que nous avons créées en partenariat avec des Universités ou des grandes écoles correspondent à cette préoccupation.

Il y a en effet un paradoxe à installer au sein même de l'entreprise des fonctions ayant pour but de la faire fonctionner différemment. C'est compliqué, les résistances au changement sont fortes. Il ne s'agit pas simplement de conviction, mais aussi de rapport au changement : beaucoup de paramètres doivent évoluer simultanément. Nous sommes là pour accompagner ces mutations, par exemple en mettant en place des programmes de formation pour les salariés. Soyons clairs : ce n'est pas facile. Mais nous progressons, notamment grâce à la mécanique mise en place par le Grenelle de l'environnement, qui a enclenché des évolutions irréversibles. Nous sommes, de surcroît, en période de crise, ce qui n'est guère propice à notre action. Mais l'avance de la France sur ces sujets, grâce à la plateforme RSE qui est en construction, grâce à notre participation aux sommets sur le réchauffement climatique - nous hébergerons celui de 2015 -, peut être une voie de différenciation assez forte, si nous nous abstenons de faire preuve d'ethnocentrisme. Nos entreprises qui travaillent en Chine y vendent déjà du développement durable dans leurs processus : l'opinion publique chinoise évolue rapidement, et est de plus en plus sensible aux questions environnementales.

S'agissant de la capacité des entreprises françaises à porter ces sujets sur le long terme, je suis très optimiste. Certains de nos groupes peuvent tout à fait prétendre devenir des fers de lance du développement durable.

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