L’article 3 du traité d’extradition précise bien, dans ses stipulations, que c’est à la partie requise de faire valoir son droit de refuser l’extradition si elle a des raisons de croire que cette procédure est demandée dans un but politique, même détourné. Cela nous engage donc à faire confiance au plus haut niveau à notre autorité judiciaire et à son discernement, afin de pouvoir apporter les meilleures garanties à tous ceux qui se battent au quotidien pour la défense des droits de l’homme.
Cependant, et vous le comprendrez, mes chers collègues, il nous est difficile d’accorder un blanc-seing à nos juges alors que nous n’avons pas pu avoir un véritable débat en séance publique. Peut-être le délai, bien qu’il ait été fixé en conférence des présidents, était-il un peu court. Peut-être aussi ce projet de loi de ratification aurait-il mérité une attention plus particulière de la part de notre Haute Assemblée.
Aussi, au regard de l’enjeu pour la défense des droits de l’homme, au premier rang desquels se trouve la liberté d’opinion, et au regard de la vigilance que nous devons exercer en tant qu’élus, nous voterons contre cette ratification, afin de manifester le devoir de vigilance que les parlementaires doivent exercer en vue de protéger les libertés de nos concitoyens et des étrangers que nous accueillons sur notre sol.