La FJP représente les entreprises du jouet et de la puériculture présentes sur le marché français, que les jouets soient fabriqués en France ou non. Nous sommes très impliqués dans les travaux de la plateforme Ademe-Afnor, mais nous n'avons pas réussi à définir de référentiels en raison de difficultés méthodologiques et techniques propres à notre secteur. La multiplicité des produits rend ce travail particulièrement complexe, à moins d'élaborer un grand nombre de sous-catégories de produits. Se poserait alors la question de savoir qui pourrait les définir de manière objective. Par ailleurs, la détermination du cycle de vie est très complexe pour le jouet, dont l'utilisation est très variable. Des études indiquent que 19% des jouets ne sont jamais jetés. Certains d'entre eux sont utilisés trois heures, puis mis dans un coin, tandis que d'autres sont utilisés quotidiennement plusieurs heures par jour pendant une année... Nous devons donc poursuivre nos travaux.
Il y a également un aspect économique. Nous estimons que la compétitivité de nos entreprises ne passe pas prioritairement par l'affichage environnemental. Le premier critère du choix de nos produits est celui de la sécurité, qui fait déjà l'objet de douze directives et de 1 700 pages de réglementation européenne. Le deuxième critère est celui de l'adéquation du jouet à l'âge de l'enfant, avant celui du prix. L'affichage environnemental apparaît donc loin derrière. Par ailleurs, si la France adopte cette démarche seule, les entreprises françaises vont devoir en assumer le coût. Or, notre secteur est composé de beaucoup de PME, dans le Jura par exemple, qui ne sont pas équipées humainement et financièrement pour cela.
Les emballages des jouets sont déjà remplis d'informations, relatives à la sécurité notamment. Les entreprises iraient donc vers une dualité d'emballage, avec des étiquettes supplémentaires collées sur les emballages existants. Nous avons évalué à trente centimes par jouet le coût de l'ajout de cette référence supplémentaire sur l'emballage. Dans la mesure où le prix moyen d'un jouet est de trente euros, cela représente une dépense non négligeable. Sur 250 millions de références vendues en une année, cela représenterait un coût de 75 millions d'euros pour notre industrie la première année, 50 millions la seconde.
Je voudrais également aborder le contexte européen, dans la mesure où nous importons beaucoup de produits. Nous nous interrogeons sur la qualité et le contrôle des données figurant sur les emballages de ces produits. Peut-on fournir une information objective, complète et sincère au consommateur sans entrer dans des processus de contrôle extrêmement lourds ?
Pour toutes ces raisons, nous voudrions donc que la spécificité de notre secteur soit prise en compte, voire qu'il soit dispensé de cette démarche.