La FIEEC est le porte-parole d'une industrie structurante pour la France, qui représente 29 syndicats, près de 3 000 entreprises, dont 86 % de PME, près de 100 milliards de chiffre d'affaires et 420 000 salariés. Notre profession s'est engagée depuis plus de vingt ans dans les démarches d'écoconception, notamment en 1992, où elle a été à l'initiative du développement du logiciel EIME (Environmental Improvement Made Easy), projet réalisé avec l'Ademe. Notre industrie est soumise à la directive européenne sur l'écoconception des produits consommateurs d'énergie et à la directive sur l'étiquette-énergie. Fagor-Brandt, que je représente, est un groupe à capital espagnol qui emploie près de 2 500 personnes en France, sur quatre sites de production de gros électroménager.
L'affichage environnemental est un moyen de communiquer au consommateur les impacts environnementaux d'un produit sur l'ensemble de son cycle de vie, afin de lui permettre de comparer les produits d'un point de vue environnemental. Cette information doit être fiable, contrôlable et intelligible pour le consommateur.
L'analyse du cycle de vie se compose de deux étapes. La première consiste à compiler l'ensemble des ressources nécessaires et des rejets associés à l'extraction des matières premières entrant dans la composition des produits, à leur distribution, à leur utilisation par le consommateur et enfin à leur fin de vie. Il s'agit d'un travail d'inventaire qui est réalisé tout au long de la chaîne d'approvisionnement. Dans un second temps, il faut évaluer l'impact de ces ressources et de ces rejets, à partir d'indicateurs qui modélisent leurs effets sur l'environnement. Beaucoup de travail reste à réaliser sur ces méthodologies d'inventaire, d'évaluation et de modélisation. La Commission européenne a d'ailleurs proposé un projet pilote sur trois ans pour développer une méthodologie par type de produit, de façon consensuelle. Elle n'envisage pas à ce stade d'affichage pour les consommateurs.
L'analyse du cycle de vie, qui repose aujourd'hui sur des bases imprécises, aboutit à des incertitudes. C'est pourquoi nos entreprises la mettent en oeuvre dans des secteurs bien précis, soit dans une démarche d'écoconception qui reste interne à l'entreprise, dans le but de choisir la solution technologique qui a le plus faible impact environnemental, soit dans une démarche d'écoconception sur l'ensemble d'une chaîne de distribution. Il s'agit alors de délivrer une information environnementale à un professionnel, qui connaît les limites de l'exercice et les précautions à prendre pour l'interprétation des résultats.
Pour progresser vers un affichage environnemental à destination du consommateur, il faut continuer à travailler au développement d'indicateurs et de méthodologies consensuelles et robustes, en s'inscrivant dans le calendrier européen, puisque nos marchés sont européens. Cette approche facilitera la fiabilisation des informations et des données. Il convient également de permettre aux secteurs volontaires de poursuivre leurs travaux, d'effectuer une analyse des coûts afin de vérifier la faisabilité économique et technique du projet en prenant en compte les difficultés administratives, les critères d'achat des consommateurs que sont le prix et la qualité. Nous préconisons aussi de travailler sur la contrôlabilité des données, notamment pour les produits fabriqués à l'étranger, ainsi que sur le mode de restitution des informations au consommateur, afin que celles-ci soient intelligibles et qu'elles aient un réel impact sur l'achat.