Intervention de Gaël Virlouvet

Commission du développement durable, des infrastructures, de l'équipement et de l'aménagement du territoire — Réunion du 12 juin 2013 : 1ère réunion
Affichage environnemental — Table ronde

Gaël Virlouvet, Administrateur de France nature environnement (FNE) et responsable de la mission Éco-consommation :

La consommation représente au moins les deux-tiers de notre impact sur l'environnement, ce qui est considérable. En 2007, lors du Grenelle de l'Environnement, le moyen efficace trouvé pour influencer sur la consommation fut l'affichage environnemental, outil imparfait mais dont la généralisation a fait consensus. Le Parlement a finalement décidé, avant cette généralisation, de passer par une phase d'expérimentation, résultat manifeste d'un jeu d'influences. En 2013, six ans plus tard, nous sommes encore loin de la généralisation alors envisagée : on ne parle que de volontariat. Quel dommage ! On se retrouve aujourd'hui autour d'un engagement majeur, déjà érodé, et on essaye d'en faire encore moins et de renvoyer au niveau européen. Pourtant, la France est en avance sur le sujet, sur lequel elle s'est positionnée et a développé des compétences !

Je souhaiterais mettre en avant les gains de l'affichage environnemental. Le consommateur gagne à avoir accès à une information fiable sur les enjeux environnementaux, car les allégations en ce domaine sont trop nombreuses. Créer un cadre de confiance autour de lui et le sensibiliser, c'est un enjeu fort auquel l'expérimentation n'a absolument pas répondu. Sept associations de consommateurs ont publié un rapport qui soutient fortement la démarche de l'affichage environnemental, soulignant de nombreux points positifs pour le consommateur.

L'expérimentation a bien montré la mise en mouvement des acteurs (fournisseurs, salariés...) permise par l'affichage environnemental : c'est la vie du développement durable au sein d'une entreprise.

Le lien de confiance entre les consommateurs et les fournisseurs, via les distributeurs, s'en trouve renforcé.

Les difficultés techniques sont réelles : la démarche a été engagée il y a six ans et des questions restent en suspens. Mais d'énormes avancées ont été faites, notamment au sein de la plateforme Ademe-Afnor et grâce à un effort de communication sur l'affichage environnemental de certains professionnels (artisans, hôteliers...) : le bilan est donc largement positif.

Pour la suite, il faut définir la place que la France souhaite jouer en Europe. Souhaite-t-on se positionner en leader sur un des rares sujets environnementaux sur lesquels nous sommes en avance ? Par ailleurs, selon France Nature Environnement, il n'est pas envisageable de s'arrêter au volontariat : il faut poser les jalons du chemin de la généralisation. 2020, c'est treize ans après le Grenelle, c'est beaucoup trop tard ! On a besoin d'un moteur pour faire avancer les choses, et le moteur, ce ne sera pas juste du volontariat, même encadré. Une gouvernance est aussi nécessaire : le choix des critères environnementaux n'est pas seulement technique, il s'agit également d'un choix politique.

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