Intervention de Thani Mohamed Soilihi

Réunion du 21 juin 2013 à 22h00
Enseignement supérieur et recherche — Article 68

Photo de Thani Mohamed SoilihiThani Mohamed Soilihi :

Le Centre universitaire de formation et de recherche, le CUFR, de mon département, Mayotte, a ouvert ses portes cette année. Sa création, qui correspondait à une attente très forte, a été bien accueillie par les étudiants mahorais, contraints jusqu’alors de poursuivre leurs études en métropole ou à la Réunion, notamment. Le taux d’échec de ces étudiants déracinés, car c’est souvent la première fois qu’ils quittent leur île, est extrêmement élevé en raison des difficultés qu’ils rencontrent pour s’adapter et s’installer.

Le CUFR représente donc une chance pour ces jeunes. Forts de la formation de deux ans qui leur sera dispensée, ils seront plus aguerris pour la poursuite de leurs études en métropole.

Le statut actuel de cet établissement, en particulier son rattachement à quatre universités de l’Hexagone, l’absence de lieu de restauration, l’absence d’hébergement, le manque criant de locaux – salles de cours, bureaux pour les personnels... – ne permettent pas d’accueillir tous les étudiants mahorais qui le souhaitent.

L’article 68 définit les dispositions de la loi qui ne sont pas applicables dans le département de Mayotte et prévoit d’habiliter le Gouvernement à prendre par ordonnance, en fixant un délai de dix-huit mois, les mesures législatives nécessaires à l’adaptation à cette collectivité des dispositions de la présente loi qui ne lui sont pas applicables.

Les élus locaux craignent que le Centre universitaire de formation et de recherche ne soit un établissement au rabais. Madame la ministre, je vous demande d’accorder une attention particulière à ce dossier. Le développement du CUFR est un enjeu majeur pour l’élévation du niveau de formation et de qualification des jeunes mahorais. Je rappelle que Mayotte possède la population la plus jeune de France, avec une moyenne d’âge de 22 ans. Elle est l’avenir de ce territoire. Le Centre universitaire de formation et de recherche pourrait à terme constituer l’un des leviers d’attractivité du département.

Les ordonnances ne devraient plus servir d'outil commode pour accentuer le désengagement de l'État à l’égard des outre-mer. Elles devraient enfin être utilisées à bon escient pour contribuer à améliorer le sort de nos régions reculées, véritables têtes de pont vers l'ensemble des continents. §

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