Intervention de Connie Hedegaard

Commission du développement durable, des infrastructures, de l'équipement et de l'aménagement du territoire — Réunion du 25 juin 2013 : 1ère réunion
Audition de Mme Connie Hedegaard commissaire européenne en charge de l'action pour le climat

Connie Hedegaard, commissaire européenne chargée de l'action pour le climat :

Le groupe de haut niveau de personnalités éminentes sur le Programme de développement pour l'après-2015, dirigé par le président de l'Indonésie, celui du Libéria et M. Cameron, a relié le changement climatique aux objectifs du développement durable. Il est vrai que les Nations Unies, comme nos pays, ont tendance à suivre des logiques de silo, quand il faudrait développer des logiques transversales. Je sais que les équipes de M. Ban Ki-moon s'y attèlent, mais il est difficile d'aller contre les logiques institutionnelles. Celui-ci travaille avec le Président français, avec le Président Barroso, pour élaborer une manière de combiner ces négociations. Le cauchemar serait que l'administration des Nations Unies décrète que l'un des processus est condamné et se focalise sur un autre. Mais M. Ban Ki-moon partira en 2016, et souhaite laisser un héritage positif : il est donc très impliqué. Pour les États-Unis, les négociations multilatérales ne sont pas une priorité ; l'Europe peut jouer un rôle décisif, comme je l'ai dit il y a quelques semaines à votre ministre des affaires étrangères.

En 1973, lors de la crise énergétique, le Danemark importait 99 % de son énergie. Le gouvernement a alors interdit de se servir de son véhicule personnel le dimanche, tant la situation était catastrophique. Nous avons dû faire un grand effort, grâce à un large consensus politique, pour passer du pétrole au gaz, puis du gaz aux énergies renouvelables. Les énergies vertes représentent à présent 10 % de nos exportations. Des entreprises telles que Green Force Company ou Siemens, établies au Danemark, témoignent de ce qu'avec une réglementation idoine et un système d'imposition encourageant l'efficacité énergétique, il est possible de pousser les entreprises à se développer dans cette direction. Un président-directeur général l'a même reconnu devant moi : les réglementations des années 1970 et 1980, contre lesquelles les entreprises étaient vent debout, sont à l'origine de nos plus beaux fleurons dans le domaine des pompes, de la réfrigération, des enzymes, des turbines éoliennes... Nombre de ces entreprises sont en zone rurale ou y ont des sous-traitants, et leur production alimente nos exportations. Aujourd'hui, près de 40 % de notre électricité est éolienne, et nous souhaitons qu'en 2020 elle provienne à 80 % d'énergies renouvelables.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion