Madame le ministre, à travers la loi de refondation de l’école, votre ambition, bien naturelle, est la réussite pour tous. Nous entendons que la lutte contre l’échec scolaire est une priorité nationale, et nous partageons avec vous cet objectif.
Comme vous le savez, la pratique musicale, et plus largement artistique, a des conséquences directes sur l’acquisition des fondamentaux de l’école, tout en favorisant l’équilibre des enfants dans leur développement. Depuis trente ans, les neuf centres de formation de musiciens intervenants, ou CFMI, forment des artistes – tous musiciens professionnels – pour que les enfants pratiquent la musique à l’école primaire dans une démarche de projet avec les professeurs des écoles. L’action des 5 000 musiciens intervenant à l’école ou « dumistes » est ainsi unanimement reconnue tant par les employeurs – les élus des collectivités locales que nous sommes – que par les responsables des ministères de l’éducation nationale et de la culture, les professeurs des écoles et les parents d’élèves.
Les « dumistes » sont incontestablement des acteurs professionnels importants pour relever ce défi de la réussite scolaire pour tous les enfants de France. Or, malgré le bilan positif de leur action, qui s’inscrit totalement dans les objectifs et les attendus de la loi, les CFMI sont aujourd’hui en difficulté. Ils sont de moins en moins en capacité de maintenir le cap des objectifs ambitieux de formation artistique, supérieure et professionnelle que les trois ministères de l’éducation nationale, de la culture et de l’enseignement supérieur leur ont fixés dans les années quatre-vingt. En effet, l’absence d’une concertation régulière entre les services centraux des trois ministères porte atteinte à la pérennité des moyens humains et financiers mis à disposition de ces établissements.
Je souhaite donc vous poser deux questions aujourd’hui.
Premièrement, comment le Gouvernement envisage-t-il de préserver et de renforcer les lieux de formation que sont les centres de formation de musiciens intervenant à l’école et de s’appuyer sur les artistes, musiciens professionnels, qui en sont issus, pour atteindre l’ambition de réussite scolaire pour tous inscrite dans cette nouvelle loi ?
Deuxièmement, comment le Gouvernement compte-t-il réactiver la coopération interministérielle, indispensable pour un vrai développement de l’éducation artistique et culturelle dans nos écoles et nos communes ?