Intervention de Dominique Le Guludec

Commission du développement durable, des infrastructures, de l'équipement et de l'aménagement du territoire — Réunion du 16 octobre 2013 : 1ère réunion
Audition du pr dominique le guludec candidate désignée à la présidence du conseil d'administration de l'institut de radioprotection et de sûreté nucléaire irsn

Dominique Le Guludec :

Je vous remercie de m'accueillir. Je postule en effet à la présidence du conseil d'administration de l'IRSN.

Je suis mariée, j'ai de grands enfants. Je suis avant tout médecin. Ma spécialité est double : je suis cardiologue et spécialiste en imagerie, plus particulièrement de médecine nucléaire. Je suis professeur des universités et praticien hospitalier à l'Unité de formation et de recherche (UFR) Denis Diderot. J'exerce à ce titre une mission de soins, en cardiologie et surtout en imagerie. J'anime également une équipe de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), au sein de l'unité 690 de l'hôpital Bichat. J'enseigne la biophysique à nos jeunes candidats médecins, dont les radiations, la radiobiologie et, beaucoup plus tard dans le cursus, l'imagerie et la médecine nucléaire.

J'exerce par ailleurs des activités collectives auxquelles j'ai goût. Je suis membre du conseil restreint de gestion de mon université, du Conseil national des universités, section biophysique et médecine nucléaire. J'ai des responsabilités au sein de ma structure hospitalière. Je participe au board de la Société européenne de médecine nucléaire, et j'ai animé un certain temps le pôle d'imagerie de mon hôpital.

Je m'intéresse particulièrement au management, en particulier humain, mais pas uniquement ; à ce titre, j'ai obtenu un master de management médical à l'École supérieure des sciences économiques et commerciales (ESSEC), avant que l'on me confie la gestion de notre pôle d'imagerie. J'ai enfin fait partie durant dix ans du Conseil supérieur d'hygiène publique, section radioprotection. La radioprotection est donc un thème qui m'intéresse depuis longtemps.

L'IRSN, établissement public industriel et commercial (EPIC), compte, vous le savez, cinq ministères de tutelle. L'IRSN est l'expert public en sûreté nucléaire et radiologique ; ses missions sont extrêmement bien définies. Il s'agit de missions de recherche, d'expertise et de surveillance dans tous les domaines de la sûreté nucléaire et radiologique française, qu'elle soit civile ou militaire.

A ce titre, l'IRSN apporte son appui aux politiques publiques. Il assure de nombreuses missions de service public : sûreté et expertise des installations, surveillance radiologique des travailleurs, des patients, et de la population, surveillance de l'environnement, des matières radioactives et de leur transport, en particulier vis-à-vis des actes de malveillance, qui constituent un sujet d'actualité.

Pour ces missions, l'IRSN bénéficie de moyens conséquents et emploie 1 700 personnes, dont 75 % travaillent directement sur la recherche et l'expertise - ingénieurs, physiciens, etc. Ces missions sont réparties sur onze sites.

L'IRSN jouit d'une réputation internationale, fondée sur l'excellence scientifique des individus qui la composent et sur sa déontologie.

L'IRSN bénéficie d'un budget d'environ 300 millions d'euros. Les deux-tiers sont fournis par une subvention pour ses missions de service public, le reste se décomposant à part quasi égale entre une contribution des exploitants et des ressources propres, sur des contrats de recherche ou de prestations.

Cet important travail de recherche et d'expertise conduit à la publication de plus de deux cents articles par an dans des revues internationales, à des communications dans des congrès, à des brevets nationaux et internationaux.

Pour son rôle auprès des pouvoirs publics, des exploitants, de la société civile et des citoyens, l'IRSN bénéficie d'une réputation d'ouverture et de transparence qui lui fait honneur.

Je terminerai en citant le rôle international de l'IRSN, la sûreté nucléaire étant maintenant de plus en plus organisée. Il existe une gouvernance internationale de la sûreté nucléaire, à laquelle l'IRSN participe fortement, en particulier dans beaucoup de groupes d'experts. C'est un rôle important pour notre pays.

Pourquoi ai-je brigué cette fonction et cette mission qui me semblent très importantes ? C'est d'abord en raison de mon propre parcours. J'utilise les rayonnements à des fins médicales, et je m'intéresse beaucoup à ces utilisations, qu'il s'agisse de la radiothérapie ou de l'imagerie, qui ont accompli des progrès fantastiques, notamment au service des patients. C'est en partie grâce à eux qu'on a gagné cinq ans de vie ces trente dernières années.

D'autre part, le monde de la santé et celui de la sûreté nucléaire ont des problématiques proches en matière d'évaluation des bénéfices et des risques, de gestion des ressources humaines et de recherche d'un niveau d'excellence. Les centres hospitalo-universitaires (CHU) en savent quelque chose, il en va de même à l'IRSN.

Le but final est de conserver à la France un très haut niveau de sûreté nucléaire, ce que l'on doit à nos concitoyens, que la France a relativement réussi jusqu'à présent, et qu'il faut sauvegarder, quelles que soient les conditions, budgétaires ou autres.

En résumé, ce qui m'attire à l'IRSN, c'est l'excellence, en particulier scientifique, l'indépendance de cette institution et sa transparence.

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