La gouvernance de la sûreté nucléaire, en France, m'apparaît particulièrement fine et élégante, puisqu'elle a séparé les différentes fonctions. L'ASN est une autorité qui délivre des autorisations, prend des décisions à l'échelon des installations, des exploitants, des services utilisant les radiations, ce que ne fait absolument pas l'IRSN, institut qui réalise des expertises, de la recherche, et qui émet des avis. Ces avis s'adressent à l'ASN, mais pas uniquement : ils sont également destinés aux autorités de sûreté et de défense et à d'autres pouvoirs publics nécessitant l'expertise de l'IRSN.
Par ailleurs, le fait de bien individualiser d'une part, l'expertise et la recherche, qui sont extrêmement liées, d'autre part, les délivrances d'autorisations, permet une indépendance des expertises extrêmement importante. Celle-ci permet aussi à l'IRSN un vrai dialogue avec les exploitants, que n'a pas l'ASN, et un partenariat avec bien d'autres composantes de la recherche, comme les universités, les organismes de recherche, en France ou à l'étranger.