S'agissant de Fukushima et de la sécurité en matière d'agressions extérieures, je crois que l'IRSN a mené un énorme travail dans ce domaine depuis deux ans. Les exploitants ont fait des propositions pour augmenter la sécurité, particulièrement pour assurer le fonctionnement des installations dans des conditions extrêmes.
L'IRSN a évalué ces propositions ; elle ne les a pas trouvées suffisantes et en a fait d'autres, grâce à ses programmes de recherche. Un débat s'est alors engagé. Si j'ai bien compris, ces dispositions ont été acceptées et sont en train de se déployer. L'IRSN aura toute sa place pour expertiser leur mise en place. Elles représentent beaucoup d'argent, et proviennent de la nécessité d'augmenter encore la sûreté nucléaire dans des conditions extrêmes.
Toutes les missions de l'IRSN sont réalisées dans le cadre d'un contrat d'objectifs et de performance, établi à l'avance avec les pouvoirs publics. Ce contrat s'achève. Un nouveau contrat va démarrer en 2014. Toutes ces problématiques feront partie du prochain contrat et des programmes de recherche dont certains sont d'ores et déjà en cours à l'IRSN. C'est donc un cadrage extrêmement précis, qu'il faudra suivre dans les cinq années à venir.
Quant à la durée de vie des installations, ces dernières sont complètement réévaluées tous les dix ans, en fonction de nouvelles normes de sûreté dont le degré d'exigence augmente au fur et à mesure des connaissances. Si les exploitants en font la demande, l'IRSN sera dans son rôle pour évaluer ce que proposent les industriels pour augmenter la sûreté nucléaire dans la décennie suivante. Je ne crois pas que l'Institut ait à prendre de posture. Il évaluera scientifiquement les choses, installation par installation, en intégrant les marges de sécurité et de sûreté qu'elle a toujours suivies. Pour l'instant, la France n'a pas eu trop à s'en plaindre.
J'insisterai également sur la mission de recherche de l'IRSN. C'est ce qui permet d'incrémenter la sûreté tous les dix ans. L'IRSN n'est pas la seule à réaliser cette mission, qui est de plus en plus partagée internationalement. C'est le devoir de toutes les nations d'échanger leurs connaissances fondamentales. Cette recherche permettra de juger des possibilités, en toute objectivité, indépendance et transparence.