Il n'y aura pas d'interopérabilité entre les LGV et les lignes du Grand Paris Express. Ce ne sont pas les mêmes technologies, et un TGV ne pourra pas rouler sur nos lignes. Mais il y aura une interconnexion à la gare de La Défense pour les voyageurs arrivant de Normandie.
Monsieur Filleul, nous avons de très bons rapports avec le STIF, qui va hériter de l'exploitation des infrastructures. J'ai proposé d'anticiper la mise en oeuvre du projet de loi, soit par une convention complémentaire, soit par la mise en place des instruments quotidiens du vivre ensemble. Par exemple, nous avons mis en place un comité de la ligne 15 unifiée. De même, nous ne prendrons aucune décision concernant le matériel roulant sans l'accord du STIF.
Va-t-on aider les entreprises à faire de la recherche dans le domaine des économies d'énergie ? C'est tout l'intérêt d'une opération du type Efficacity, qui permet de passer par l'intermédiaire d'un consortium dans lequel les grandes entreprises sont associées.
Monsieur Capo-Canellas, vous avez raison : ce sont d'abord les Franciliens qui financeront le Grand Paris Express. Seul un milliard d'euros viendra du budget de l'Etat, si nécessaire. Je tiens à vous rassurer sur l'amendement à l'article 8 de la loi de simplification du droit des entreprises. L'arbitrage rendu par le Premier ministre le 6 mars dernier est très clair : il faudra trouver 3 milliards d'économies, à schéma d'ensemble inchangé. Mais, alors que la loi sur le Grand Paris ne prévoyait aucune procédure de modification de ce schéma à horizon 2030, je ne suis pas choqué que l'on prévoit dès maintenant une procédure de modification, même si ce n'est pas d'actualité aujourd'hui. Une éventuelle modification devra en tout état de cause respecter les principes de participation du public, de consultation des collectivités territoriales et d'évaluation environnementale.
Madame Masson Maret, vous avez évoqué le confort des voyageurs au-delà de la seule dimension numérique, pour laquelle nous allons lancer une AMI au mois de novembre. Nous avons choisi Jacques Ferrier, qui a conçu le pavillon de la France lors de l'Exposition universelle de Shangaï, comme architecte conseil auprès de la Société du Grand Paris pour une période de sept années. L'objectif est de parvenir à des gares humaines et urbaines, Jacques Ferrier parle de « gares sensuelles », d'abord destinées à la personne. Tout doit être fait pour faciliter la vie du voyageur, en jouant sur les matériaux, la lumière et le bruit. Des puits de lumière naturelle seront prévus partout où ce sera possible. Les sons seront différenciés entre l'arrivée et le départ des rames. Il faut travailler sur la dimension intuitive du voyageur, pour lui ménager un parcours agréable. Jacques Ferrier va intervenir comme conseil auprès de chacune des équipes d'architectes que nous avons choisies. Certains ont des noms connus, mais d'autres sont de jeunes architectes talentueux à qui nous voulons donner leur chance. On nous a fait le reproche de ne pas avoir pris d'architectes étrangers. C'est vrai pour les seize premières gares sur les soixante-douze à concevoir. Mais il ne faut pas y voir d'ostracisme et nous espérons qu'il y aura des étrangers parmi les architectes en charge des suivantes. Il conviendra de distinguer les parvis des gares des salles d'échanges et des descentes aux quais : autant d'espaces qui devront recevoir des traitements différents. Cette ville souterraine ne doit pas être un monstre, mais un point de départ pour de nouvelles urbanités, avec des aménités, des services, des commerces qui facilitent la vie des gens. Dans cette perspective, nous travaillons avec les communes, car il ne s'agit pas de fragiliser le tissu commercial autour des gares, mais bien d'amener des services supplémentaires.