J'aimerais prendre un peu de hauteur. Je trouve les propos de Madame Rossignol sur la judiciarisation de la vie politique dangereux ; ils pourraient se retourner contre elle ou son mouvement politique. Je parle ici en tant qu'ancien rapporteur du principe de précaution. Ma famille politique est parfaitement consciente des problèmes environnementaux, nous sommes d'accord sur le constat, mais différons sur les méthodes à adopter. Vous êtes pour la décroissance, nous sommes pour les sauts technologiques. C'est pourquoi je salue le gouvernement qui encourage le projet ITER : le passage de la fission à la fusion nucléaire est une évolution considérable, qui offrira au monde une énergie renouvelable et sans déchet.
Pour revenir aux travaux de M. de Perthuis, je retiens le mot de cohérence, qui seul peut entraîner l'acceptation sociétale. Vous êtes dans une écologie punitive, nous voulons une écologie prospective. Je vous rappelle que le principe de précaution a été difficile à faire accepter, et que nous sommes avec l'Équateur les deux seuls pays au monde à avoir une charte de l'environnement adossée à notre constitution. Toutefois, dans la lecture de cette charte, la population n'est pas allée jusqu'aux articles 7, 8 et 9, qui traitent du rapport coût/bénéfice ; elle s'est arrêtée à l'article 5, où elle voit un prétexte pour ne rien remettre en cause. Nos citoyens sont braqués, il faut leur parler différemment ; la fiscalité ne doit pas être confiscatoire, mais éducative. Les ministres de l'environnement qui se sont succédé ne nous ont pas beaucoup aidés pour lutter contre cette crispation de la société