Intervention de Claude Domeizel

Réunion du 5 novembre 2013 à 14h30
Avenir et justice du système de retraites — Vote sur l'ensemble

Photo de Claude DomeizelClaude Domeizel :

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, le texte qui résulte des débats qui se sont déroulés depuis une semaine dans cet hémicycle est complètement vidé de son sens, en raison de la suppression, notamment, des articles 2, 3, 4 et 6.

Ainsi, il n’a plus rien d’un texte garantissant l’avenir et la justice de nos retraites.

Il n’a plus rien d’un texte qui assure le redressement et des comptes des régimes de retraite et le financement de ceux-ci.

Il n’a plus rien d’un texte qui inscrit au rang de priorité la prise en compte des évolutions sociales et la diversité des parcours professionnels, en particulier pour les femmes et les plus jeunes.

Certains d’entre vous, mes chers collègues, ont fait le choix de renoncer à ce dispositif. Notre vote n’en prendra pas acte.

Assurer l’avenir de notre système de retraite par répartition est un véritable défi : conscients avant ce débat, nous en sommes encore plus convaincus aujourd’hui.

Nous le savons, certaines décisions ne sont pas faciles à prendre. Il n’est jamais aisé ni populaire de demander des efforts supplémentaires à nos concitoyens.

Les contributions envisagées représentent un effort pour chacun. Il ne s’agit pas de le nier et de faire comme si nous pouvions restaurer l’équilibre de nos régimes de retraite sans que chacun soit appelé à y contribuer.

Comme je l’indiquais voilà quelques jours au cours de la discussion générale, nous avons la responsabilité de ne pas trahir les règles immuables voulues par les fondateurs de ce modèle unique en 1945 et de préserver cet héritage.

Nous avons aussi la responsabilité d’assurer l’avenir en préservant les acquis et en protégeant ceux qui jusqu’à présent sont trop souvent passés à travers les mailles du filet de protection que la Nation doit à ceux qui en ont le plus besoin.

Nous avons enfin la responsabilité de cesser de faire peser sur les générations futures le poids de l’indécision du passé.

Il n’existe pas de remède miracle et le refus ou l’immobilisme ne sont pas des attitudes responsables face aux défis que nous devons relever, tels l’allongement heureux de l’espérance de vie, les conséquences du baby-boom, ou encore la crise économique.

Dans ce contexte, il est de notre responsabilité de regarder les choses en face, avec lucidité, et de dire la vérité à nos concitoyens, à savoir qu’aujourd’hui nous devons agir pour garantir notre système de retraite par répartition.

L’augmentation de la durée de cotisation a suscité des débats dans cette enceinte, mais elle est juste, parce qu’elle est en phase avec l’allongement de l’espérance de vie et parce qu’elle est assortie de mesures concernant la pénibilité et la diversité des parcours professionnels.

L’égalité entre les femmes et les hommes a été au centre des discussions. Il convient de le noter, c’est la première réforme des retraites qui tient compte de leur spécificité, laquelle a été longtemps ignorée par la précédente majorité. Le projet de loi comporte des avancées et des mesures ambitieuses. Il était temps !

Il n’est jamais trop tôt pour s’attaquer aux déficits, mais il est aussi parfois trop tard.

Alors que le projet de loi émanant de l’Assemblée nationale préparait l’avenir, la version qui résulte ce soir des travaux du Sénat l’hypothèque.

Aux côtés du Gouvernement, le groupe socialiste assume son choix de progrès et de justice, dans la clarté et dans la vérité. C’est la raison pour laquelle, vous l’aurez compris, mes chers collègues, nous nous opposerons au texte issu des travaux de la Haute Assemblée. §

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