Intervention de Esther Benbassa

Commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du Règlement et d'administration générale — Réunion du 12 novembre 2013 : 2ème réunion
Loi de finances pour 2014 — Mission « sécurité » mission « immigration asile et intégration » et mission « administration générale et territoriale de l'état » - Audition de M. Manuel Valls ministre de l'intérieur

Photo de Esther BenbassaEsther Benbassa :

Je souhaiterais répondre à M. le ministre en commençant par rappeler l'étymologie du mot « rafle », qui n'existe pas seulement depuis la Seconde guerre mondiale, mais vient de l'allemand « raffen » qui signifie « emporter rapidement ». Je veux également vous lire la définition qu'en donne le Larousse : « opération policière exécutée à l'improviste dans un lieu suspect, en vue d'appréhender les personnes qui s'y trouvent et de vérifier leur identité ».

Je ne suis pas la première à avoir utilisé ce mot. M. Bernard Roman l'a fait avant moi.

Les personnes qui ont connu les rafles racontent comment elles étaient effectuées dans les écoles. Ce mot a été utilisé également pendant la guerre d'Algérie. Il ne renvoie donc pas seulement à la Rafle du Vel'd'hiv.

J'assume donc tout à fait l'usage de ce mot. Si cela vous a vexé, j'en suis désolée, mais la façon dont cette jeune fille a été appréhendée ressemble beaucoup à ce qui se passait lorsqu'on allait appréhender les enfants dans les écoles.

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