Intervention de Isabelle Pasquet

Réunion du 16 décembre 2013 à 15h00
Avenir et justice du système de retraites — Article 1er

Photo de Isabelle PasquetIsabelle Pasquet :

L’une des spécificités de notre modèle social est que son financement repose sur des cotisations sociales, prélevées sur la valeur ajoutée, mises en commun au sein d’un organisme n’appartenant pas à l’État, mais aux travailleurs eux-mêmes. Personne n’est donc propriétaire de ces cotisations, et les quatre branches qui constituent la sécurité sociale obéissent à des règles assurantielles très différentes de celles applicables au secteur marchand.

Nous avons eu l’occasion de rappeler que notre système de retraites, que certains voudraient voir s’ouvrir encore plus à la concurrence et à la capitalisation, repose sur la solidarité. Pour être plus précis, sur différents niveaux de solidarité : solidarité des générations entre elles, ainsi qu’au sein de la même génération, et solidarité entre celles et ceux qui travaillent et celles et ceux qui sont privés d’emploi.

Il nous apparaît important de rappeler dans quel contexte, dans quel cadre, s’inscrit cette solidarité, celui d’une mise en commun de prélèvements opérés sur le travail, de telle sorte que les retraites constituent aujourd’hui des éléments de rémunération différés, financés par les cotisations sociales. Ce mécanisme de solidarité intergénérationnelle met ainsi en place une boucle vertueuse que ne permettent pas les retraites par capitalisation, lesquelles, à l’inverse, individualisent à l’extrême, empêchant ainsi toute solidarité.

Or tout cela n’est possible qu’à la condition que les jeunes générations puissent trouver, après leurs études, des débouchés dans la vie active. C’est ce que les auteurs de cet amendement entendent rappeler en précisant que la solidarité intergénérationnelle passe par une politique de l’emploi favorisant notamment l’intégration sociale et professionnelle des jeunes, le remplacement des salariés partant à la retraite, la reconnaissance des qualifications initiales et acquises, la prise en compte de la pénibilité des tâches et des métiers.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion