Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, nous ne pouvons pas dire que nous n’avons pas assez débattu de ce texte. J’ai eu l’occasion, lors de l’examen en première lecture, de déposer un certain nombre d’amendements et d’indiquer mes réserves sur des points clefs comme l’allongement de la durée des cotisations. En effet, je pense qu’il est possible de trouver des recettes permettant de faire face à nos déficits et qu’il n’y a en aucune façon urgence.
Je rappelle aussi que je n’ai pas approuvé que l’indexation des pensions cesse de se faire au 1er janvier, car une telle mesure tend à réduire de fait le taux des retraites, notamment les petites d’entre elles.
À cet égard, je trouve assez ennuyeux que deux des trois plus grandes organisations syndicales, à savoir la CGT et FO, qui ont toujours été des acteurs essentiels de la gestion paritaire des systèmes de retraites, soient en total désaccord sur ces deux points.
Je ne peux donc approuver le projet de loi du Gouvernement, même si je reconnais qu’il y a, au-delà de ces points de désaccord, de réelles avancées, en particulier sur la prise en compte de la pénibilité. Ces constats devraient me conduire naturellement vers l’abstention, mais, en l’état du débat et devant la confusion générale qui règne, il est hors de question que je prenne part au vote d’un tel texte, complètement hors sol.
Je ne peux même pas concevoir d’avoir à me prononcer pour ou contre une réforme systémique qui remettrait en cause notre système par répartition au profit d’un système par points.