Intervention de Yves Rome

Commission du développement durable, des infrastructures, de l'équipement et de l'aménagement du territoire — Réunion du 8 janvier 2014 : 1ère réunion
Reconfiguration du canal seine-nord-europe — Audition de M. Rémi Pauvros député

Photo de Yves RomeYves Rome :

En premier lieu, je rappellerai à Rémi Pauvros, avec lequel j'ai toujours eu plaisir à travailler, que le département de l'Oise est intéressé au premier chef à la réalisation du canal Seine-Nord-Europe. En ma qualité de président du Port fluvial de Longueuil-Sainte-Marie, je peux témoigner que l'attente d'un allongement du canal est réelle. C'est d'ailleurs dans ce contexte que s'est organisée l'association avec notre collègue Philippe Marini, président de l'agglomération de la région de Compiègne, pour créer le premier port fluvial au fonctionnement autonome.

J'ai souvent évoqué le « miracle Pauvros » au travers de l'obtention des 40 % concédés par les instances européennes, qui rend désormais réalisable le projet de reconfiguration du canal Seine-Nord-Europe. Cette décision a convaincu les collectivités territoriales de s'engager à hauteur d'un milliard d'euros, mais il faudra définir les modalités de cette participation dans un contexte budgétaire contraint. Et cette participation devra à son tour convaincre l'Etat de mobiliser les ressources nécessaires à la réussite de ce projet qui n'est pas, pour l'heure, totalement financé. On voit mal comment ces financements européens, concédés à la demande du Président de la République, ne trouveraient pas, à l'échelle nationale, le soutien nécessaire à leur utilisation.

Je me félicite également du changement d'orientation quant aux plateformes. En effet, les collectivités territoriales s'étaient jusqu'alors vues promettre la création de plateformes sans anticiper réellement les évolutions du trafic générées par la mise en oeuvre des nouvelles infrastructures. Il faut également porter au crédit de notre orateur d'avoir levé les incertitudes pesant sur la position des ports du Havre et de Rouen qui trouveront, à mon sens, un grand intérêt à ce que ce grand projet voit le jour.

En ma qualité de président d'un conseil général dont le département est directement concerné, je vois dans cette reconfiguration un projet mobilisateur au service de la croissance et de l'emploi sur ces territoires du nord de la France. D'ailleurs, je rappellerai que les céréaliers attendent un dispositif susceptible de les aider à mieux exporter les productions agraires de cette partie du territoire.

Je me félicite de la création de la société de projet qui permettra aux collectivités territoriales de n'être pas seulement des prestataires financiers mais d'être pleinement associées à la gouvernance du projet. Il faudra cependant veiller à l'inscription de clauses d'insertion professionnelles afin que soit amorcée durablement la reconquête des bassins d'emplois qui ont particulièrement souffert de la crise et de la désindustrialisation de ces dernières années.

L'Oise est sur-densifiée en matière de trafic de poids lourds, comme l'a rappelé la paralysie de l'autoroute A1 durant l'hiver dernier. C'est pourquoi il est important que ce projet voie rapidement le jour. Mais s'il est vrai que le calendrier proposé, qui débute cette année, nous semble ambitieux, sa réalisation ne devra pas se solder par l'arrêt du programme MAGEO qui concerne l'Oise en aval et s'avère indispensable pour la réussite de l'aménagement du canal Seine-Nord-Europe, tout en bénéficiant à l'exploitation de la plateforme de Longueuil-Sainte-Marie. Il importe donc que les équipements destinés à favoriser les manoeuvres des péniches de grande capacité soient réalisés le plus rapidement possible.

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