Je souhaite féliciter l'orateur pour son approche pragmatique du dossier et sa préoccupation d'optimiser l'usage de l'argent public. J'ai certaines craintes tout de même quant à l'évolution du marché fluvial dont je suis l'évolution avec mon collègue Charles Revet depuis de nombreuses années. À cet égard, la suprématie du port d'Anvers doit pouvoir être mieux concurrencée par les deux ports français que sont, pour la façade Atlantique, le Havre et, pour la Méditerranée, Marseille. Il faut ainsi s'assurer que les investissements qui vont être faits pour ce canal vont bel et bien profiter à leur développement et non faciliter l'acheminement du fret depuis Anvers à destination du Sud de l'Europe.
D'ailleurs, l'aval des céréaliers, que vous avez souligné, se retrouve lors de chaque élargissement des voies navigables comme j'ai pu le constater à l'occasion des travaux, de moindre ampleur, conduits sur le canal du Rhône. Mais subsiste une réelle différence entre l'assentiment des différents acteurs concernés par ce type de projet et leur participation financière effective ! À cette difficulté s'ajoutent les fluctuations du marché des containers. Tous ces facteurs avivent ma crainte quant à l'opportunité d'investissements aussi lourds dont les conséquences peuvent s'avérer contraires aux objectifs initialement fixés. Je souhaite que le projet que vous promouvez présente un intérêt national dont les territoires pourront naturellement ensuite bénéficier. Ce projet doit également contribuer à l'augmentation des plateformes multimodales et éviter leur éparpillement.
Je souhaite donc que soit assurée à terme une réelle rentabilité, en termes d'essor économique et d'emploi, des cinq milliards d'euros qui vont être mobilisés dans ce projet.