Le problème de l'entrée en prostitution, c'est que tôt ou tard ces personnes sont obligées d'avoir quelqu'un qui les protège des violences. Cela commence comme cela. Il y a aussi l'influence de l'argent : le vrai problème de la sortie de la prostitution, c'est que l'on gagne beaucoup d'argent en se prostituant. Le niveau de vie baisse énormément lorsque l'on sort de la prostitution. Mais les prostituées « traditionnelles », si elles gagnent beaucoup d'argent, en dépensent également beaucoup : elles doivent payer leur protecteur (proxénète ou garde du corps), verser une contribution aux hôtels et au propriétaire, qui court le risque d'être poursuivi pour proxénétisme.
Sur la prostitution étudiante, je me réfère à un excellent travail universitaire fait par une étudiante de l'université de Caen, qui en montre bien les causes économiques. Certes, « l'escorting » fait peut-être un peu rêver mais c'est le même processus. Ce type de prostitution peut être occasionnel, mais le risque est grand là aussi de se faire rattraper par le système des réseaux.
La BRP nous a déclaré qu'outre les grands réseaux internationaux, dans un certain nombre de collectivités, ce sont des micro-réseaux qui se constituent : deux ou trois garçons entraînant une jeune femme d'abord dans des relations épisodiques, puis la mécanique de contrainte se met en route.