J’associe à cette question, que j’avais adressée à M. le ministre de l’intérieur, mes collègues Hubert Falco et Pierre-Yves Collombat, sénateurs du Var.
Le Premier ministre et le ministre de l’intérieur se sont rendus en urgence dans le Var, et nous les en remercions. Comme nous, ils ont compté les morts, qui s’ajoutent aux vingt-trois décès qu’on a dû déplorer à Draguignan en 2010. Il faut également, hélas, compter le suicide, hier matin, d’un agriculteur.
Ils ont pu, de visu, constater l’énormité et la gravité des dégâts subis par la population varoise : les familles, les cultivateurs, les éleveurs, les artisans et commerçants, les entreprises du département. Ce sont 1 900 habitations qui ont été dévastées, 600 véhicules et 100 bateaux qui ont été détruits.
La reproduction spectaculaire de ces catastrophes dites « naturelles » nous pose un grave problème.
Les départements du sud, au cours de ces dernières années, ont consenti d’énormes efforts, coûteux mais indispensables, pour prévenir les incendies de forêts et lutter contre eux. Ils ont également toujours pu compter sur la solidarité des départements voisins et de l’État.
Il n’en est pas de même lorsque se produisent des inondations. Là, tout ou presque reste à faire.
Or le Sénat a travaillé sur cette question : la mission commune d’information, présidée par le sénateur des Alpes-Maritimes Louis Nègre et dont le rapporteur était M. Pierre-Yves Collombat, a réalisé un travail remarquable, précis, réaliste et sans concession, y compris à l’égard de certains services de l’État dont l’action sur le terrain, faute de discernement, s’est révélée spécialement néfaste.
Une proposition de loi sur la prévention des inondations a été adoptée ici même à l’unanimité, en un temps record. À cette occasion, nombre de propositions ont été formulées, et une partie d’entre elles ont été reprises par Mme le ministre Marylise Lebranchu dans sa loi de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles. Mais beaucoup reste à faire !
Mesdames, messieurs les ministres, je vous prie de tout faire pour que le problème de sécurité majeur posé par les inondations, dans le sud ou ailleurs, soit pris en compte par le Gouvernement dans son ensemble. À défaut, le rapport du Sénat ira rejoindre dans les oubliettes du Parlement la multitude d’autres rapports inutilisés qui y croupissent ! §