Le vieillissement sera le grand sujet de la société de demain. La question est de savoir si l'on parviendra, par des innovations médicales, à vaincre les maladies qui menacent le grand âge. Pensons en particulier à la maladie d'Alzheimer qui confronte déjà les familles à nombre de difficultés et dont le coût de prise en charge par la collectivité s'annonce considérable.
Le deuxième enjeu concerne notre mode de consommation, lequel devrait connaître de profondes transformations entraînées par la raréfaction des matières premières. Ainsi, les dirigeants de l'une des usines Seb, sachant qu'à terme ils ne trouveront plus les métaux nécessaires pour fabriquer leurs appareils et ustensiles de cuisine, envisagent de passer de la vente à la location de leurs produits. On ne fait pas des gaufres tous les jours : l'idée est donc de créer, au sein des quartiers ou des immeubles, un lieu où l'on pourra louer pour une soirée le matériel nécessaire. Il s'agit bien d'un mode de consommation différent s'inscrivant dans une préoccupation de développement durable et susceptible de favoriser de nouvelles formes de relations interpersonnelles, différentes de l'individualisme d'achat.
Par ailleurs, pour ce qui touche aux rapports entre l'urbain, le périurbain et le rural, je rappelle que l'outil existe : c'est le SCoT (schéma de cohérence territoriale). Encore faut-il qu'il soit compris et partagé mais les résultats des prochaines échéances électorales devraient nous inciter à agir pour qu'il en soit ainsi. Il existe en effet un profond sentiment d'abandon de la part de nos concitoyens éloignés des pôles de développement, de ces lieux où se crée la cohésion sociale et où, ceci expliquant cela, le Front national recule. C'est par un urbanisme maîtrisé que les choses pourront s'améliorer. Cela passe par une moindre consommation des terres agricoles et donc par un réel effort de pédagogie pour expliquer la nécessité d'une densification de l'habitat en particulier en milieu périurbain où cette idée fait aujourd'hui figure de provocation. Pourtant, les anciens bourgs ruraux étaient beaucoup plus denses qu'ils ne le sont actuellement. Les chiffres de la consommation des espaces révèlent que nous sommes face à un problème majeur.
Tout cela appelle le développement de services de proximité, de transports collectifs ainsi que de circuits courts, considérés hier encore comme des gadgets de bobos. Il faut aussi mettre en place un cadre qui permette les changements de comportements. On peut toujours regretter que des familles possèdent deux ou trois voitures, mais quand il n'y a pas d'alternative...