Aujourd’hui, l’État respecte son obligation de préservation de la santé publique. Or, en cas de transfert à l’ANSES, la mission de cet organisme risque de se limiter à d’éventuels contrôles.
Nous estimons, au contraire, que l’État doit rester responsable : c’est à lui de décider d’autoriser ou d’interdire des produits dont il connaît les éventuels dangers.
En effet, à ce jour, l’ANSES se contente des informations fournies spontanément par les producteurs. Elle ne vérifie pas – faute de personnels, sans doute, ou de moyens ! – le contenu des produits, alors que, dans un jugement du 21 mars 2013 concernant une maladie professionnelle, il a été prouvé que l’étiquette du produit ne correspondait pas à son contenu réel.
Avec le transfert à l’ANSES de l’autorisation de mise sur le marché, on nous martèle que nous serions dans une situation équivalente à celle de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé. Or la situation est complètement différente.
Concernant l’utilisation d’un médicament, la prescription médicale constitue une garantie pour l’utilisateur en fonction de sa situation propre. Dans le schéma proposé par le projet de loi, on ne trouve pas d’intermédiaire protecteur de ce type.
C’est pourquoi nous sommes opposés au transfert à l’ANSES des autorisations de mise sur le marché, sauf à nous convaincre du contraire. Nous sommes pour le renforcement des moyens attribués à l’ANSES, qui doit assumer ses missions en toute indépendance, notamment en disposant d’un financement public. Les investigations de l’ANSES doivent permettre de vérifier le contenu des produits, leur utilisation en situation réelle, les protections individuelles adéquates. Ce sont les ministères concernés, garants de la santé publique, qui doivent en dernier ressort attribuer ou non les AMM.