Intervention de Philippe Bas

Réunion du 14 avril 2014 à 21h30
Agriculture alimentation et forêt — Article 22

Photo de Philippe BasPhilippe Bas :

Ayant dit cela, je reconnais, pour autant, que la question du transfert de la responsabilité de la décision en matière d’AMM pour les pesticides se pose, et on peut l’examiner sous un autre aspect, en laissant de côté ces questions de doctrine sur lesquelles je suis en désaccord, absolu et irréductible, avec vous.

En ce qui concerne l’ANSES, il est vrai que sa création a reposé sur l’idée qu’il fallait distinguer l’évaluation et l’expertise scientifique de la décision et de la gestion du risque. Bonne ou mauvaise, cette idée de séparation est bien à la racine de la création de l’institution. Ne déroge à cette règle que la délivrance des AMM des médicaments vétérinaires, qui constitue, à vrai dire, un précédent, qui va dans le sens du dispositif que vous souhaitez voir adopter pour les produits phytosanitaires.

Il n’en demeure pas moins qu’il s’agit d’un pas très important concernant la délégation de la responsabilité de l’État à un établissement public. Aussi est-on en droit d’hésiter avant de le franchir.

En fait, c’est la réalité des moyens de fonctionnement qui seraient confiés à l’ANSES pour assurer cette nouvelle responsabilité qui doit nous décider. Qu’est-ce qui nous permettrait de vérifier qu’il y a réellement une restructuration derrière ce changement juridique ? C’est très simple : s’il y a bien restructuration, il y aura transfert de services entiers du ministère de l’agriculture à l’ANSES, afin de lui permettre d’assumer la nouvelle responsabilité qui sera la sienne.

Monsieur le ministre, la direction générale compétente en matière d’autorisation de mise sur le marché des produits phytosanitaires va-t-elle restructurer son organisation et transférer des services entiers ainsi que les agents nécessaires à l’ANSES, afin que celle-ci puisse assumer une responsabilité nouvelle ? Si la réponse est négative, il ne faut pas faire ce transfert. Si elle est positive, on peut y réfléchir.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion