Ce débat est trop important pour qu’on le prenne à la légère.
Si, par-delà les clivages politiques, vous vous penchez sur les carences de l’urbanisme commercial depuis vingt ou trente ans, vous serez frappés par des tendances lourdes : une inflation des surfaces dans le périurbain et une dévitalisation dans l’urbain – voire dans le périurbain, où la revitalisation commerciale est aussi devenue un impératif.
Vous vous apercevrez également que, quoi que l’on ait dit sur les grandes surfaces, toutes les études universitaires – je ne sais pas ce qu’il en est de l’INSEE, faute d’open data –, notamment celles de l’université de Lyon, montrent que la balance nette entre les emplois qu’elles ont créés et ceux qu’elles ont indirectement supprimés est globalement équilibrée.
Dès lors, il est normal d’avoir une stratégie de planification territoriale, dont l’utilité est d’autant plus forte qu’elle contribue à des objectifs de maîtrise de la périurbanisation, comme mon collègue Joël Labbé l’a très bien dit tout à l'heure.
Le Premier ministre est venu ici ! On dit que le développement économique sera réunifié, que la simplification sera mise en œuvre, que le schéma régional d’aménagement du territoire doit avoir un caractère prescriptif. Et ce n’est pas moi qui l’ai dit : Mme Duflot a précisé que seulement 20 % du territoire national étaient couverts par un SCOT !
Je pense donc qu’il est tout à fait important de se donner une règle du jeu si l’on veut éviter ce que font les politiques publiques depuis quelques décennies.
Regardez le FISAC, le fonds d’intervention pour les services, l’artisanat et le commerce, et l’appel à projets que l’on voit se préfigurer sur les zones de revitalisation commerciale… À quoi va ressembler la politique d’urbanisme ? Imaginez la scène : « Sur cet appel à projets, je vous prends huit dossiers, mais je n’ai pas beaucoup d’argent… » Et pendant ce temps, on laisse inexorablement se vampiriser les surfaces commerciales !
J’assume complètement cette politique, dont je tiens à préciser qu’elle est au cœur du travail que nous avons accompli ensemble sur la loi ALUR.