Quand la droite était au Gouvernement, j’étais membre du bureau de l’assemblée des départements de France et nous passions notre temps à attaquer le Gouvernement, quand vous, cher collègue Savary, passiez le vôtre à le défendre ! Aujourd’hui, nous sommes à front renversé.
C’est une chose de débattre à front renversé et d’être un nouveau converti, c’en est une autre d’avancer à présent dans une discussion sereine. Nos concitoyens voient cela aussi ; nous devons être capables de nous parler.
Mon dernier point touche aux expérimentations, que plusieurs d’entre vous ont évoquées. Ne pouvons-nous pas expérimenter ? Sommes-nous obligés de conserver cent deux départements ? Ne pourrait-il pas y en avoir seulement cinquante, ou soixante ?
La Drôme et l’Ardèche travaillent ensemble depuis huit ans, par exemple, par délibérations communes, en assemblée bidépartementale, sur beaucoup de sujets. Ces délibérations ne sont pourtant pas valables, et nous sommes contraints de délibérer à nouveau, chacun dans notre propre instance, selon un processus complètement technocratique.
Oui, nous avons besoin de faire évoluer l’architecture territoriale, de la moderniser et de la clarifier. Nous devons dire très clairement que nous défendons la ruralité, que nous la soutenons, que nous la promouvons et qu’il n’est pas possible de la laisser aller à vau-l’eau.
En conclusion, mon sentiment est que le Sénat doit prendre ses responsabilités vis-à-vis de ce texte. Un vieux dicton affirme que lorsque l’on veut tuer son chien, on l’accuse de la rage. Il existera toujours des raisons de ne pas avancer, de ne pas débattre : « Il aurait fallu plus de temps, nous n’en avons pas assez » ou « On a mis le deuxième projet de loi en premier, il fallait faire l’inverse et commencer par les compétences ! »