Je considère que tous ceux qui s’expriment ici le font avec conviction et sincérité, même si je ne partage pas forcément leurs idées.
J’avais déposé cet amendement d’appel parce que, dans les territoires ruraux, nous avons peur d’être demain les oubliés de cette réforme, les oubliés de la vie ! Cela fait dix ans que nous sommes négligés ! Je ne vais pas revenir sur la révision générale des politiques publiques, sur les fermetures de classes, de gendarmeries, de perceptions, de bureaux de poste, d’agences EDF en zones rurales.
Qui prétend aujourd'hui qu’il ne faut pas toucher aux conseils généraux, les maintenir inchangés, pense davantage à son intérêt personnel qu’à celui de son territoire ! Je le dis avec force et très solennellement, car depuis dix ans que je suis au bureau de l’Assemblée des départements de France, il ne se passe pas une seule réunion sans que j’entende affirmer de toutes parts que les conseils généraux n’ont plus les moyens de fonctionner. Les dépenses liées aux allocations individuelles de solidarité ne sont pas compensées, l’allocation personnalisée d’autonomie, qui devait être prise en charge à 50 % par l’État, ne l’est qu’à hauteur de 30 %. Rien ne va dans les conseils généraux : aujourd'hui, vingt ou trente d’entre eux sont en faillite ! Et l’on voudrait sauvegarder ce modèle-là ?