L'adaptation au changement climatique est notre mission principale. Je suis heureux d'être reçu par une commission qui s'y intéresse de près et dans la durée. Notre organisme est interdisciplinaire, interministériel et nécessairement en réseau avec de nombreux partenaires. Dépendant de la direction générale de l'énergie et du climat du ministère de l'écologie, du développement durable et de l'énergie, l'Onerc est chargé des politiques d'adaptation au changement climatique. L'observatoire assure aussi la liaison avec le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) et il fait partie de l'équipe française dans les négociations climatiques mondiales.
Nous produisons des rapports, dont celui de 2009 sur les coûts de l'adaptation. Notre façon de travailler est de créer de la compétence dans les ministères, aux différents échelons des collectivités territoriales et notamment dans leurs directions techniques, ainsi que dans les organismes scientifiques. Nous avons rédigé en 2011 un plan national d'adaptation au changement climatique (Pnacc) pour 2011-2015 - que les personnes moins averties que vous ne connaissent pas toujours - constitué de plus de 200 mesures sur une vingtaine de secteurs, et considéré à l'international comme l'un des plus avancés. Il est vrai qu'une loi, en chargeant le ministère de ce plan, nous avait donné une grande légitimité. Ce plan contient des fiches transversales comme sur le Drias ou le travail de l'IGN. Il s'agit de créer de l'expertise, notamment en diffusant des publications scientifiques comme les documents de la série Le climat de la France au XXIème siècle, sous la direction de Jean Jouzel.
L'organisation météorologique mondiale a créé un cadre international très large ; les services climatiques nationaux sont créés petit à petit. La problématique principale est de rapprocher les services des divers utilisateurs - et pas seulement des chercheurs - dans les différents secteurs. L'alliance Allenvi compte un groupe de travail animé par Météo France et l'IGN. La démarche fait suite à notre rencontre avec vous, monsieur le président, lorsque vous nous aviez demandé de faire des cartes au plus près des territoires. Voici donc quel a été le travail des six derniers mois. Je précise que je parle ici en expert et non en représentant du ministère.
Nous sommes dans une phase de création de compétence ; avec le club Entreprises pour l'environnement, nous avons publié un guide d'adaptation au changement climatique qui a connu un certain succès : j'ai été surpris de voir l'amphithéâtre de la Maison de la chimie rempli de 400 personnes du monde de l'industrie intéressées par cette problématique. Il est vrai que les entreprises sont de plus en plus nombreuses à vouloir intégrer ces compétences. Nous essayons de répondre aux nombreuses demandes sur l'adaptation, ce domaine d'étude que personne ne connaissait il y a cinq ans.
Nous vivons aujourd'hui l'entrée dans la transition écologique : le climat est une porte d'entrée pour introduire le public dans un raisonnement plus large concernant tout le développement durable. Je suis tout à fait d'accord pour travailler sur les cartes concernant différents domaines : dans chacun d'entre eux, nous devrons développer un langage, pour apprendre à parler aux gens du métier, qu'il s'agisse du littoral, de l'eau, de l'agriculture, de l'énergie ou du tourisme. Raccrochons cela aux processus en cours, comme le Pnacc.