Intervention de Marisol Touraine

Réunion du 15 juillet 2014 à 21h45
Loi de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2014 — Suite de la discussion d'un projet de loi

Marisol Touraine :

Mesdames, messieurs les sénateurs, je voudrais tout d’abord vous remercier de la qualité de vos interventions. Vous êtes face à un texte extrêmement important, important pour l’action du Gouvernement, important en raison des engagements qui sont pris, important pour l’avenir de notre pays.

À cette occasion, je veux rebondir sur un certain nombre de points que vous avez développés.

M. Caffet a bien mis en perspective les engagements qui sont les nôtres et les choix faits par le Gouvernement en montrant que nous cherchons à relever les trois grands défis qui se posent à notre pays : la réduction de la dette et des déficits publics, la restauration des marges et de la compétitivité de nos entreprises, le soutien au pouvoir d’achat des salariés et des ménages modestes.

Or ces trois défis ont trop souvent tendance à être présentés comme contradictoires, comme si nous ne pouvions pas à la fois assumer une politique de compétitivité en direction des entreprises, une politique de réduction des déficits, lesquels minent la crédibilité de nos systèmes sociaux, et une politique en faveur de l’emploi et des ménages.

C’est cette cohérence d’ensemble que Mme Demontès a particulièrement mise en évidence en rappelant notre engagement depuis deux ans en faveur de notre modèle social, de notre système de protection sociale, sans oublier les droits nouveaux. Elle a particulièrement insisté – je la remercie – sur les droits nouveaux en faveur des femmes, s’agissant, par exemple, de la prise en compte de façon plus globale et plus cohérente des congés de maternité pour la détermination de l’âge de départ à la retraite.

C’est un choix qu’a fait le Gouvernement et il ne s’agit pas là, comme je l’entends parfois dire, d’une pétition de principe : c’est une réalité, puisque ces droits sont mis en œuvre et que, dans notre pays, des femmes et des hommes bénéficient désormais de droits dont ils ne bénéficiaient pas voilà deux ans.

Je le dis à toutes celles et à tous ceux qui prétendent que, au fond, nous n’aurions que pour seule perspective le soutien aux entreprises ou, comme le dit M. Watrin, au MEDEF. Mesdames, messieurs les sénateurs, ce n’est pas le MEDEF qui me préoccupe, ce n’est pas le MEDEF qui dicte sa politique au Gouvernement, c’est la volonté de faire en sorte que, dans notre pays, les droits progressent, que la situation des salariés progresse.

Monsieur Watrin, le principal droit auquel les Français peuvent prétendre, c’est le droit au travail et à l’emploi. Aujourd’hui, notre pays connaît un déficit d’emplois. J’ai le regret de vous le dire – nous avons là une divergence –, mais ce n’est pas en claquant des doigts et en appelant à plus de dépenses et à l’alourdissement des déficits que l’on va, comme par miracle, comme par prestidigitation, créer des emplois dans notre pays !

Ce sont les entreprises qui créent les emplois

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