Sur cette question, tout a été dit, et je conteste l’argument selon lequel ce ne serait que le prolongement de la révision générale des politiques publiques. Nous sommes nombreux, au sein de cette assemblée, à avoir condamné la RGPP. §Monsieur Mirassou, arrêtez d’ironiser, cela ne vous sert pas toujours !
Regardez l’évolution des chambres consulaires, des chambres de commerce et d’industrie, de métiers. Si vous considérez que, dans trois ans, elles auront trouvé les moyens de leur épanouissement, y compris pour leurs ressortissants, alors prouvez-le moi ! Pour ma part, j’estime que l’évolution en la matière dans ce pays n’est pas satisfaisante. Et quand je parle de la chambre de métiers, je pense notamment à l’apprentissage.
Ce n’est pas au motif que des erreurs ont été commises avec la RGPP, qu’on l’ait ou non soutenue, qu’il faut les reproduire forcément et s’arc-bouter. Qu’on ne nous raconte pas d’histoires : confier la fiscalité, la gestion des budgets, l’embauche du personnel à des chambres régionales tout en décidant que, en contrepartie, on discutera avec elles pour trouver une solution, revient, à cette heure-ci, à administrer un soporifique ! Les choses ne se passeront pas ainsi.
D’ailleurs, au vu du bilan des chambres consulaires, je crains que notre initiative, du fait de la perte d’autonomie des chambres départementales, ne casse ce que nous avons de plus précieux : la culture de l’initiative. Regardons autour de nous : ce que les chambres consulaires ont fait de bien – cette remarque vaut pour la totalité d’entre elles – résulte toujours de la possibilité qui leur a été offerte d’investir, de mettre en œuvre des projets. Je redoute que ces facultés ne soient terriblement altérées, voire anéanties au cours des années à venir.
On dit souvent que les départementalistes sont des ringards par rapport aux autres. Or, lors des débats qui ont eu lieu au cours de la présente session, on n’a pas arrêté de cultiver les initiatives locales, les circuits courts, les modèles de développement adaptés sur les territoires, des formes de développement et d’activité économique qui échappent aux canons industriels et autres que nous connaissions. En agissant comme le Gouvernement le propose, on détruit les outils consulaires qui permettraient de mieux favoriser cette dynamique. C’est fort dommage !
La décision que nous nous apprêtons à prendre est peut-être l’une les plus importantes de cette session !