Intervention de René-Paul Savary

Réunion du 30 octobre 2014 à 21h45
Délimitation des régions et élections régionales et départementales — Vote sur l'ensemble

Photo de René-Paul SavaryRené-Paul Savary :

Je ne vais pas suivre mon groupe, car je vais m’abstenir sur cette réforme.

Quand une question est mal posée, la réponse n’est pas adaptée. Demain matin, quand je vais aller sur le terrain, je me demande bien ce que je vais raconter à mes concitoyens. J’aurai du mal à leur expliquer ce que j’ai fait pendant une semaine, jour et nuit, pour améliorer leurs conditions de vie et trouver les solutions pour que notre région se développe davantage. Je ne suis pas sûr qu’on réponde à ces besoins.

L’organisation est toujours aussi floue, malgré quelques garanties sur les départements, même si nous n’avons pas l’assurance qu’ils puissent continuer à fonctionner sur leurs deux jambes : amortisseur social et amortisseur du territoire.

Nous n’avons vu poindre aucune économie ; d’ailleurs, nous n’en entendons plus parler, et nous savons bien, au fond de nous-mêmes, que cette réforme n’en produira aucune.

Je veux surtout pointer un vrai problème. Certaines régions ne sont pas modifiées et elles vont pouvoir travailler très rapidement en s’adaptant aux nouvelles répartitions de compétences. En quelques mois, elles pourront mettre sur pied des programmes de développement.

En revanche, il y a celles qui vont passer beaucoup de temps à chercher comment elles vont pouvoir organiser le nouveau ménage à la suite du mariage forcé. Pendant ce temps, compte tenu des difficultés engendrées par les reprises d’emprunts, les partages de missions, les affaires qui étaient traitées de façon différente jusqu’à leur mise en commun, rien n’avancera et ces territoires, qui connaissaient un certain nombre de difficultés, vont continuer à les vivre.

Je suis également inquiet quant à l’attitude du Gouvernement sur les avancées que nous avons réussi à faire voter. Je n’ai pas senti un enthousiasme débordant pour essayer de trouver le consensus nécessaire pour faire une réforme partagée. Je suis sûr que le Gouvernement reprendra la main avec l’aide de l’Assemblée nationale, et c’est finalement un vote partisan qui va prédominer sur un vote constructif.

C’est la raison pour laquelle je m’abstiendrai sur cette réforme, tout comme mon collègue Jean-Baptiste Lemoyne.

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