Intervention de David Rachline

Réunion du 6 novembre 2014 à 9h30
Programmation des finances publiques pour les années 2014 à 2019 — Discussion en procédure accélérée d'un projet de loi dans le texte de la commission

Photo de David RachlineDavid Rachline :

C’est avant tout à cela que doit servir l’argent public, et non pas à accueillir la misère du monde, à enrichir des pays prétendument amis qui financent par derrière nos ennemis, ou à alimenter l'Union européenne, qui utilise notre argent pour nous taper sur les doigts ! Il ne faut pas oublier que l’argent public vient des Français et que, à ce titre, il est d’abord et avant tout au service des Français !

Au lieu de cela, par exemple, vous diminuez le budget de nos armées – vous sacrifiez nos armées, plus exactement ! - à l’heure où ses engagements sont toujours plus nombreux et complexes. Vous fermez le Val-de-Grâce, qui passe dans le monde entier pour être l’un des fleurons de notre médecine.

Vous laissez nos entreprises se battre à armes inégales dans un mondialisme à tout-va, où nous sommes les seuls à donner autant de contraintes à nos entreprises sans leur accorder aucune protection en retour.

Vous laissez les agriculteurs seuls face aux marchés.

Vous vous gargarisez devant de prétendues œuvres d’art.

Enfin, pour couronner le tout, vous déconstruisez le lieu où se construit l’avenir de notre pays, les familles, en remettant en cause le principe, si cher aux Français, d’universalité des allocations familiales ; mais, dans ce domaine, les exemples ne manquent pas ces derniers mois…

On entend souvent qu’il ne faut pas faire de « déclinisme ». Le Premier ministre a même créé le concept de french celebrating. Mais que répètent les économistes ? Que, pour que la croissance reparte, il faut de la confiance. Croyez-vous sincèrement que vous donnez confiance aux Français avec ce budget ?

Il faut reconnaître que ces choix ne sont pas toujours opérés de votre propre chef, et le diktat bruxellois inspire plus que jamais ce texte. Bruxelles a d’ailleurs une fâcheuse propension à vouloir nous faire faire des réformes dont le peuple ne veut pas.

En réalité, Bruxelles fait tout pour mettre à bas ce qui fonctionne dans notre pays. Or tout n’est pas à jeter, dans notre pays ! Je pense ici aux professions réglementées et à la casse qui en est organisée – nous aurons l’occasion d’y revenir au cours des prochaines semaines.

Cette année encore, la France a perdu davantage de souveraineté avec la soumission de notre budget aux injonctions de Bruxelles. Alors – sans doute est-ce le privilège du benjamin de cette assemblée – je vais être impertinent : que faisons-nous ici ? Participons-nous à une mascarade ? Faisons-nous semblant ? Je n’imagine pas que tous les sénateurs puissent avoir été élus juste pour entériner des décisions bruxelloises qui, soit dit en passant, sont prises par des personnes dont la légitimité démocratique n’est pas avérée.

Je me fais une autre idée de notre rôle de parlementaires, parce que nous sommes les représentants du peuple souverain. Malgré cela, nous votons selon les recommandations de Bruxelles, sans quoi nous serons sanctionnés. Où est donc notre liberté ?

Pour s'en tenir aux questions économiques, après la perte de notre souveraineté monétaire et de notre souveraineté commerciale, nous perdons notre souveraineté budgétaire ! Pouvez-vous me dire quels outils il nous reste pour proposer à notre pays une politique économique véritable ? Il ne faut pas s’étonner du désamour que les Français pourraient avoir de la classe politique : depuis des années, vous leur promettez tant de choses, alors que vous n’avez même plus sous votre contrôle les outils permettant de réaliser ces promesses !

Ce texte souligne une nouvelle fois que vous préférez mettre un emplâtre sur une jambe de bois plutôt que de vous attaquer aux causes de la gangrène.

Pour toutes ces raisons, je voterai contre ce texte.

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