J’ai toujours pensé – je n’étais sans doute pas le seul – que les anticipations d’inflation de la BCE étaient trop hautes et que, de ce fait, elle maintenait les taux à un niveau plus élevé qu’aux États-Unis, alors que la Fed, la Réserve fédérale américaine, était beaucoup plus réaliste quant à l’inflation prévisible et savait répondre plus promptement à un risque de sous-activité.
J’ai également toujours pensé que les niveaux de dépense publique et de prélèvements obligatoires de notre pays, nettement plus élevés que ceux des autres pays, constituaient un fardeau pour notre économie et nous empêchaient de rejoindre le sentier des 2 % de croissance.
Les prédécesseurs de M. le secrétaire d’État nous ont souvent brossé un tableau très flatteur de l’avenir et promis des taux de croissance de 2 %, voire 2, 5 %. Or le niveau actuel de la dépense publique et des prélèvements obligatoires, je le répète, ne nous permet pas d’atteindre ces objectifs.
Pour ce qui est des prévisions, monsieur le secrétaire d’État, je ne suis pas capable de me projeter à l’horizon 2018-2019. Je me contente de l’année prochaine et, si j’avais à faire ce budget, je prendrais des hypothèses prudentes.
Qu’est-ce qu’une hypothèse prudente en matière budgétaire ? Il s’agit du consensus des prévisionnistes auquel on retranche 0, 5 point. Je l’avais déjà proposé il y a deux ans et, si l’on m’avait suivi, je crois que l’on ne serait pas tombé loin du taux réellement atteint.
Le consensus du mois d’août – car il change tous les mois – était de 1 %. Prenons ce chiffre et enlevons 0, 5 point. Avec les 0, 5 % obtenus, construisons un budget et prenons rendez-vous pour l’année prochaine. Si l’on fait 0, 6 % ou 0, 7 % de croissance, nous aurons enfin de bonnes surprises ! Et moi, je suis friand de bonnes surprises en matière budgétaire, monsieur le secrétaire d’État, car j’en ai assez d’en avoir de mauvaises chaque année.
On nous annonce le beau temps pour demain, on attend le retour de la croissance… Comme je l’ai dit dans la discussion générale, nous avons l’impression que le Président de la République attend le retour de la croissance, qu’il pense qu’elle finira bien par arriver, par nous tomber dessus… Eh bien non ! Il faut prendre des mesures pour cela !
Sur les retraites, sur les allocations chômage, on n’est pas allé assez loin. Beaucoup de choses restent à faire !
Pourquoi la réduction de la dépense publique des collectivités territoriales est-elle plus récessive ? Vous avez la réponse…