Si nous nous penchons sur l’origine de cette mesure, nous constatons que l’article 14 est né de la nécessité de compenser le coût du CICE, lui-même conséquence de la frénésie abrogative de ce gouvernement : en 2012, il est revenu sur la fiscalité anti-délocalisations mise en place précédemment et qui était, elle, une vraie mesure structurelle permettant de réduire à la fois les charges patronales et salariales – à partir du moment où la fiscalité indirecte augmente, il faut que le salarié retrouve lui aussi un peu d’air pour le supporter.
Donc, après avoir rayé d’un trait de plume cette vraie mesure structurelle, vous avez dû intervenir face à un certain nombre de coûts, notamment du travail, pour les entreprises comme pour les salariés. C’est la raison pour laquelle vous avez mis en place le CICE, qu’il faut aujourd’hui financer.
Comme l’ont dit de nombreux collègues, la mesure qui nous est proposée à l’article 14 n’a rien de structurel, elle est purement conjoncturelle. Cependant, il faut bien reconnaître que, malheureusement, de nombreux gouvernements dans le passé ont eu recours à ce genre de pratique ; de ce point de vue, faute avouée est à moitié pardonnée.
Je tenais à faire ce petit rappel historique.
Madame la ministre, dans la discussion générale, vous avez déclaré que, sur un certain nombre d’amendements, la commission avait adopté une position de posture. Or force est de constater que bien des mesures que vous proposez sont des trompe-l’œil, du bricolage. Nombre de ces dispositifs ou de ces allégements tiendront un an ou deux, sans que leur pérennité soit assurée.
C’est tout de même un peu préoccupant.