Mais ce n’est pas pour le plaisir ! C’est tout simplement parce que, derrière ces chiffres, il y a des projets, des réalités territoriales, une histoire, l’histoire d’hommes et de femmes qui ont décidé de participer au développement agricole d’une manière différente.
Dans certains départements, le conseil et l’accompagnement des agriculteurs en difficulté ne sont apportés que par la chambre d’agriculture, car l’État s’est désengagé. Aujourd'hui, je le rappelle, l’État n’apporte plus de concours financiers pour accompagner les agriculteurs en difficulté. Ce sont les chambres d’agriculture et leurs personnels qui doivent intervenir.
Ne pas adopter ces amendements identiques, ce serait retirer des moyens financiers aux femmes et aux hommes qui œuvrent au sein des chambres d’agriculture au service de l’organisation de nos territoires ; ce serait leur retirer la capacité de mettre en place des solidarités territoriales pour faire vivre le plus grand nombre possible d’agriculteurs.
Je l’affirme avec une certaine solennité : dans la situation actuelle de l’agriculture, si nous ne permettons pas ce désendettement, nous fragiliserons cet effort construit au quotidien. Songez que, dans certains départements, le revenu par unité de travail humain est de l’ordre de 20 000 euros, alors que la moyenne nationale est entre 30 000 euros et 35 000 euros !
Dans ces conditions, j’aurais quelques scrupules à priver des territoires si fragiles, si exposés à la désertification rurale, des moyens de s’organiser et de se désendetter. Une chambre d’agriculture dans une situation financière saine, ce sont des investissements ruraux qui peuvent être réalisés, grâce au travail des femmes et des hommes auxquels j’ai rendu hommage.
Mes chers collègues, n’oublions pas cet après-midi la proximité territoriale que nous pratiquons tous quand nous rentrons dans nos départements !