Monsieur le secrétaire d’État, vous avez eu la gentillesse d’évoquer la situation des Bretons, j’y suis particulièrement sensible. Cela me conduit tout de même à apporter un certain nombre de précisions, car je ne souhaite pas que ceux-ci soient pris en otage pour justifier une décision prise dans la précipitation, pour ne pas dire sous la pression.
Nous sommes deux parlementaires bretons dans l’hémicycle ce soir. Mais tous les parlementaires bretons ont soulevé les difficultés que pouvait poser pour la Bretagne l’application de l’écotaxe, dont l’objectif, cela a été rappelé tout à l’heure, était d’abord de frapper les circuits de transit. Or, en Bretagne, il n’y a pas de transit. Les camions qui y circulent acheminent les denrées vers l’extérieur et tentent de contribuer, avec l’agriculture et l’agroalimentaire, à l’équilibre de la balance commerciale. Telle est la raison pour laquelle les parlementaires bretons avaient demandé des aménagements.
Ceux qui appartiennent au même camp que moi tenaient le même discours à Paris et à Rennes. Il est vrai que d’autres, en revanche, étaient très enflammés à Rennes, mais un peu moins enthousiastes ici.
La décision que vous avez prise, monsieur le secrétaire d’État, ne permet pas de régler le problème du financement de l’AFITF, pas plus que les problèmes des Bretons. Au contraire, vous les aggravez. Ils ont en effet perdu les mesures d’exception et d’aménagement qu’ils avaient obtenues. En conséquence, les transporteurs bretons vont devoir payer le prix fort.
Je vous le redemande : ne prenez pas les Bretons en otages, car ils sont encore plus pénalisés par cette mesure que par la situation antérieure.