s'agissant des lanceurs, j'ai contribué à la rédaction d'un rapport avec Bernard Bigot, administrateur général du CEA, et Yannick d'Escatha, président du CNES, que nous avons remis au précèdent Premier ministre. Il faut néanmoins d'une part, lever les risques industriels pour la nouvelle génération de lanceurs et, d'autre part, convaincre nos partenaires européens de l'orientation proposée. Pendant ce temps, la concurrence n'attend pas. Soyez assurés en tous cas que ce que nous faisons en matière de dissuasion nucléaire nous permet d'être totalement indépendants de ce qui se fait dans le secteur des lanceurs civils. On va assurer la charge de travail d'EADS Astrium pour conforter la pérennité des bureaux d'étude concernés. Sur les intercepteurs exoatmosphériques, il n'y a pas de crédit prévu.
Pour ce qui est de MUSIS, nous sommes plus particulièrement en discussion avec notre partenaire allemand pour assurer le lancement du troisième satellite qui renforcerait le fonctionnement de la constellation. Nous continuons donc notre tour d'Europe pour boucler le tour de table pour ce satellite. Par ailleurs, nos amis italiens essayent de trouver une façon de renouveler la constellation Cosmos Skymed et nous examinons ensemble des solutions d'échange possible entre images radars et images optiques.
En matière de dissuasion nucléaire EPURE se met en place à son rythme, quant au LMJ, les premières expérimentations auront lieu en 2014 et il sera livré en 2015. Nous comptons beaucoup sur cet instrument pour pouvoir à terme concevoir nos futures têtes nucléaires, quand le président de la république le décidera.
Un drone SCHIEBEL était effectivement à l'essai sur le patrouilleur « l'Adroit ». Il s'est abimé en mer, mais l'entreprise va nous en fournir un autre de remplacement. Ces drones génèrent une plus-value considérable à nos navires dont ils prolongent le rayon d'action.
S'agissant des UCAV, nous poursuivons les travaux sur le démonstrateur technologique NEURON, réalisé par DASSAULT Aviation en coopération avec des partenaires industriels européens qu'il a librement choisis. Ce démonstrateur devrait faire son premier vol d'ici à la fin de l'année. Il permettra de tester les qualités aéronautiques de l'engin et de mesurer sa furtivité. Il existe aussi un démonstrateur d'UCAV du côté britannique. C'est le projet TARANIS.
Pour la suite, DEMON est un projet fédérateur européen, sous leadership franco-britannique, qui vise à tirer les enseignements de NEURON et TARANIS et d'élaborer un démonstrateur plus abouti qui sera un véritable système d'armes. C'est une affaire majeure qui vise à assurer le maintien des compétences européennes en matière d'aviation de combat. C'est d'ailleurs une voie que les Américains suivent sous la direction de la DARPA. Cela demandera des crédits budgétaires, mais c'est atteignable. C'est un domaine qui pourrait légitimement mobiliser des crédits du fonds d'investissement d'avenir.
Concernant le Patroller, nous avions déjà procédé à des essais à Istres. Un des services de l'Etat était très intéressé. Mais nous ne sommes que modérément enthousiastes, car les performances aéronautiques de cette catégorie de drones ne correspond pas au besoin des armées.
Enfin, sur la question du MCO, effectivement il y a un problème. Ce problème provient pour une part des matériels hors d'âge que nous utilisons. Je pense aux VAB, aux AMX 10 P, aux KC 135, aux Transall. Et pour une autre part, des premières années d'utilisation de nouveaux matériels qui sont par ailleurs plus complexes. Je pense en particulier aux hélicoptères TIGRE qui ne sont pas comparables aux Gazelle. Nous avons beaucoup réfléchi à la question que nous traitons notamment dans une démarche de coût global de possession de nos matériels.