Intervention de Jacques Gautier

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 30 octobre 2012 : 1ère réunion
Loi de finances pour 2013 — Mission défense - programme equipement des forces - Audition de M. Laurent Collet-billon délégué général pour l'armement

Photo de Jacques GautierJacques Gautier, rapporteur associé au programme 146 :

Il se dit qu'il y aurait eu un comité interministériel d'investissement ce matin qui aurait retardé la livraison du premier A400M, afin de réaliser des économies. Confirmez-vous cette information ? Si cela était vrai, cela occasionnerait une lacune capacitaire que notre armée de l'air aurait beaucoup de mal à combler.

Dans un budget qui stagne - 0 % en valeur - les crédits de la sous-action « préparer et conduire les actions d'armement » - c'est-à-dire la DGA, augmentent de plus de 5 %. Comment justifiez-vous cette augmentation de vos crédits ? A quoi cela va-t-il servir ? Était-ce nécessaire au moment même où l'on parle de réduire encore le format des armées d'augmenter celui de la DGA ?

J'étais à Euronaval la semaine dernière et j'ai été frappé par l'évolution des frégates ces dernières années, notamment par le développent de radars à antenne fixe - du type de ceux que l'on trouve sur les frégates Aegis - et à capacité antimissile. Or sur les onze FREMM que le Gouvernement français a commandées, une a été livrée, une autre est en construction, et la onzième, si tout va bien, ne sera livrée qu'en 2022. Aucune évidemment n'a de radar à antenne fixe. Autant dire que dans dix ans, ces frégates seront technologiquement dépassées. Autant dire qu'en matière de programmes d'armement il s'écoule des dizaines d'années entre le moment où l'on conçoit un système d'armes et le moment où il entre effectivement dans les forces, ce qui entraine toutes sortes de complications. Ma question est donc simple à énoncer - difficile à résoudre - comment peut-on - sous contrainte budgétaire forte - faire en sorte de réduire les durées des échéanciers de livraison ? Comment réduire la rigidité des programmes d'armement ?

Le programme de rénovation des ATL2 et d'adaptation des Falcon, pour ce qui est de la patrouille maritime et de la surveillance côtière fait débat, en raison de son coût. De surcroît, il y a des interrogations sur la maintenabilité des moteurs de l'ATL, les célèbres moteurs Tyne, qui équipent également les Transall. Jusqu'à quand seront-ils soutenables ? Or nous savons qu'il existe des solutions alternatives d'externalisation de ces fonctions à des coûts dix fois inférieurs. Avez-vous considéré ces solutions ?

La réduction du format de nos armées qui se profile à l'horizon va avoir des conséquences importantes en matière de commandes d'équipements militaires, et donc d'emplois, de capacité industrielle et d'exportations. Avez-vous calculé la perte que cela représente ?

Enfin, je voudrais évoquer la question du programme de missiles d'anti-navire légers (ANL). C'est un petit programme mais qui joue un rôle fondamental pour la coopération franco-britannique et la constitution de « One MBDA ». Or, il semble qu'il y ait peu d'appétences pour ce programme du côté français.

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